PORT-AU-PRINCE – Le président Jovenel Moïse et d’autres officiels haïtiens ont partagé avec le secrétaire à la Sécurité intérieure des Etats-Unis, John Kelly, leur volonté de renforcer l’armée d’Haïti afin qu’elle prenne le relais après le départ de la Minustah, a rapporté le Miami Herald, le jeudi 1er juin 2017. Mais le secrétaire Kelly, premier haut responsable de l’administration Trump à visiter Haïti, n’est pas emballé par cette idée. « Une armée, c’est beaucoup d’argent pour un pays comme Haïti. Une armée qui n’a toujours pas de mission est un atelier du démon (…) », a-t-il confié. « Je pense qu’avec l’argent dont il dispose, il devrait se concentrer sur l’amélioration et la professionnalisation de la police nationale », a dit John Kelly, en référence au président Jovenel Moïse.
« Ce dont ils ont besoin, c’est la police nationale d’Haïti avec probablement une unité spécialisée dans la sécurité frontalière », a expliqué John Kelly. Le secrétaire Kelly a révélé avoir partagé avec le président Jovenel Moïse quelques autres préoccupations des Etats-Unis -qui n’a pas d’ambassadeur en Haïti actuellement- sur la façon dont la police doit rester apolitique, être au service du peuple et non du président.
Le ministre de la Défense, Hervé Denis, en visite au journal Le Nouvelliste fin mars avait indiqué que le chef de l’État et le Premier ministre lui ont confié une « mission principale » : rendre fonctionnelles les Forces armées d’Haïti. « Bien avant l’existence de la feuille de route, avait-il souligné, nous avions déjà deux bases militaires dans le pays et des enrôlés qui ont été formés en Équateur et au Collège de la défense aux États-Unis… ». Environ 17 jeunes Haïtiens reçoivent actuellement des formations en génie militaire en 1,quateur et 122 autres déjà formés sont affectés dans les deux bases situées à Gressier et dans l’Artibonite. Ces deux bases sont sous le commandement d’un capitaine, avait informé le ministre, rappelant que les Forces armées d’Haïti existent dans la Constitution du pays.
M. Denis avait estimé que les embryons de l’armée existent. « Maintenant, c’est notre travail de soumettre un plan d’action au gouvernement pour les six premiers mois. C’est une demande qui nous est faite par le président de la République et le Premier ministre. Ensuite, nous allons soumettre un plan d’action qui s’étendra sur le quinquennat », avait-t-il expliqué. Sous l’administration Michel Martelly, Hervé Denis occupait le poste de vice-président à la commission qui travaillait sur le Livre blanc de l’armée. La feuille de route, avait-t-il dit, est réalisable. Mais il faut la voir à moyen et à long terme et même à un horizon qui dépasse le quinquennat du chef de l’État.
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Source/Le Nouvelliste
Photo/Le Nouvelliste
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