PORT-AU-PRINCE – Sur la sellette, ce membre fondateur du secteur démocratique et populaire, Walsonn Sanon qui se présente comme un citoyen engagé a adressé une lettre à la nation, ce vendredi 30 octobre, pour défendre sa personne et son idée de trouver un “Accord politique” afin de sortir le pays dans le clivage paralysant opposition radicale et modérée face au pouvoir en place, PHTK et alliés.

Dans cette lettre , Walsonn Sanon, jusqu’ici inconnu du grand public mais grand manitou de l’opposition, spécialement du Secteur démocratique et populaire, se dit consterné par l’avalanche de réactions qui se déferlent dans la presse parlée, écrite, télévisée et les médias en ligne ainsi que les interventions des hommes et femmes politiques à la suite de ses récentes déclarations.

“Je ne comprends pas pourquoi on décide d’abattre à coups de diatribes et d’injures mal placées un citoyen haïtien parce que celui-ci serait animé de velléité d’engager un dialogue avec le président de la République, Jovenel Moïse. C’est, semble-t-il, un crime de lèse-patrie de s’asseoir avec le chef de l’État pour trouver une solution à cette gangrène qui nous détruit tous chaque jour par-delà nos différences et nos différends”, écrit-il.

Nous sommes tous haïtiens, reconnaissons-le, ajoute-t-il. La crise qui paralyse actuellement notre économie, qui dévore nos familles et qui fragilise nos structures politiques, nous appelle à l’engagement face au chaos ou au dialogue. Pour ma part, la seconde option reste la meilleure puisque le spectre qui se dessine devant nous n’annonce rien de réjouissant. Ni pour les uns ni pour les autres, se défend-t-il.

Accord politique, selon l’ancien secrétaire général adjoint du parti PLB , Walsonn Sanon veut dire “un cadre normatif, consensuel, responsable, issu des divers secteurs de la société qui définira les modalités du départ du président de la République et qui pourrait assurer le maintien de l’autorité de l’Etat et éviter au pays de sombrer dans l’anarchie.” Et ceci a toujours été sa position dès le début des mouvements de protestation, a-t-il laissé entendre.

Alors que l’opposition jurait à tort et à travers qu’elle n’allait pas négocier sur le sang des victimes de différents massacres perpétrés sous l’administration de Jovenel Moïse, Walsonn Sanon croit qu’il faut à tout prix un dialogue qui doit aboutir à un “Accord politique”.

Dans sa lettre, il a poursuivi en précisant qu’une “solution négociée de la crise demeure la seule issue à cette conjoncture marquée par des déchirements et des clivages quasiment insolubles. Elle doit exclure toute instrumentalisation des masses à travers des manifestations de rue caractérisées souvent par des casses, de la violence des groupes armés dans les quartiers populaires.”

L’homme d’affaire ,Walsonn Sanon sait aussi jouer au moralisateur en prenant ses distances au chaos qu’on reproche souvent à l’opposition de provoquer lors des mouvements violents. “Il nous faut une option qui rejoint les aspirations des masses, qui empêche leur diabolisation et leur victimisation, qui renforce leur participation à la politique. Nous ne pouvons constamment mobiliser les citoyens dans les rues, les exposer à l’agressivité des forces de l’ordre, les livrer comme du bétail aux gangs et espérer par-là une tabula rasa qui surgira je-ne-sais d’où.”

Somme toute, il a fait une annonce fracassante : “le président Jovenel Moïse est dans la donne, que nous le voulions ou non.” Alors le dialogue ce n’est pas seulement une idée sur laquelle est faite la conviction d’un homme qui se trouve de l’autre côté de la palissade mais une nécessité.

” Si son accession au pouvoir a été l’expression de l’égocentrisme et de l’avarice de certains, son départ ne doit pas être l’occasion pour nous enfoncer davantage dans les ornières de la déchéance qui mettra sans doute fin à notre société”, a-t-il tranché.

Source/Juno7
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