PORT-AU-PRINCE – La création d’une zone franche agricole, le 08 février dernier à Savane Diane a fait couler autant d’encre que de salive jusqu’ici. De nombreuse voix se sont élevées pour critiquer les passe-droits dont aurait bénéficié, André Apaid, le promoteur du projet, pour le mener à bien. Une réaction qui n’a rien d’inhabituelle en Haïti mais qui exaspère William Savary. Invité ce mercredi à la rubrique le Point de Radio Métropole, l’économiste a déclaré avoir effectué une enquête auprès de la Direction générale des Impôts et n’avoir rien trouvé à redire concernant le respect des procédures et de la loi :

« André Apaid a créé une structure commune avec la famille Déjoie qui était propriétaire des 3000 hectares dont il a racheté une partie. Pour ce faire il a effectué un prêt auprès du secteur bancaire haïtien. Il n’a donc pas reçu, comme on l’a entendu un cadeau de l’état d’un montant de 18 millions de dollars. »

Mais une fois connue, l’affaire a rapidement pris une tournure politique ce qui agace également William Savary :
« Vue la conjoncture, André Apaid a compris que le secteur de la sous-traitance textile est extrêmement fragile. S’il ne diversifie pas ses activités beaucoup d’emplois seront menacés en Haïti. Passer de l’assemblage à l’agriculture n’est pas une mince affaire. Nous le critiquons alors que nous devrions l’applaudir. »

A court terme l’existence même de ce projet apporte déjà une plus value aux terrains les plus proches, dont les propriétaires vont également pouvoir bénéficier des infrastructures qui seront mises en place au niveau de la zone afin d’augmenter leur production estime l’économiste.

Il y aura une zone franche mais l’interprétation des données connues par le public sous un angle politique n’est pas rationnelle regrette-t-il. Depuis des années chaque projet lancé en Haïti fait l’objet de ce type de traitement qui porte atteinte à l’activité économique, déplore William Savary.

Source/Radio Métropole
Photo/Archives
www.anmwe.com