Après avoir pris le dessus sur ses adversaires lors des tournois qualificatifs, Aliyah Shipman arrive à se faire une place aux plus grands évènements sportifs du monde, à savoir les Jeux Olympiques prévus à Tokyo en 2021. Elle devient la première athlète haïtienne qualifiée pour cette compétition.

Née le 14 janvier 2003 en Floride aux USA, Aliyah Shipman a choisi de porter les couleurs d’Haïti, le pays de ses parents. Après un parcours de qualification semée d’embûches, elle va finalement disputer les JO 2021. Et c’est pour la première fois en taekwondo, Haïti a une athlète qualifiée pour ces activités olympiques.

Après cette qualification historique, Aliyah avait besoin du temps pour se relaxer. Elle a choisi de visiter Haïti, où son passage le week-end écoulé lui avait permis d’assister à la « President’s Cup » au Gymnasium Vincent. Un tournoi qui s’est déroulé du 12 au 14 décembre. L’athlète de -67 kg, ne se contentait pas à regarder nos jeunes taekwondoïstes, mais en a profité pour les encourager. Elle n’oubliera jamais comment l’idée de pratiquer ce sport était venue.

« À l’école, j’ai été invitée par un élève à la pratique du taekwondo. Une fois arrivée à la maison, je l’ai dit à ma mère qui, étonnement, a accepté volontiers. Et depuis, je n’ai fait que gravir les échelons pour devenir une vraie athlète », a fait savoir Aliyah à l’émission “Apéritif des sportifs” sur Magik 9 le 14 décembre dernier. À cette époque personne ne pensait qu’elle allait remporter entre 2015 et 2017, 5 médailles, dont une en or.

À noter, lors de cette interview, Aliyah a été accompagnée de sa mère, de son petit frère, d’un cousin, de l’entraîneur national Louissaint et du président de la Fédération haïtienne de taekwondo, master Frénel Ostin. Elle en a aussi profité pour revenir du choix de porter la tunique bleu et rouge au lieu de celle des USA.

« La décision de porter les couleurs d’Haïti n’a pas été difficile. Il est vrai que je faisais partie de l’équipe américaine, mais ils ont tellement d’athlètes que mon départ n’a rien dérangé. J’ai fait choix d’Haïti parce que je suis originaire de ce pays par le biais de mon arrière-grand-père. Vous savez, je n’ai jusque-là aucun regret, et c’est avec fierté que je vais représenter mon pays à ces Jeux olympiques.

Dès que j’ai pris cette décision, je me suis fixée l’objectif de me qualifier pour les Jeux olympiques. Je savais que c’était un pari risqué. Au prix de grands sacrifices consentis, j’ai atteint mon objectif. Le temps pour moi de remercier mes parents, mon coach, et aussi la Fédération haïtienne de taekwondo, car sans eux, je ne pourrais pas me qualifier pour le plus grand évènement sportif du monde sans leur apport ».

Il faut dire qu’en 2015, la jeune Grenadière avait gagné la médaille d’argent au championnat national juvénile -55kg. Elle remet cela un 1 plus tard, soit en 2016, médaillée d’argent en -51 kg, avant de prendre son envol en 2017 au championnat de l’US Open où elle a glané en -55kg la médaille de bronze. Au cours de cette même année, elle a été couronné avec la médaille d’or en championnat national. En catégorie cadette, elle a gagné la médaille de bronze au championnat panaméricain. Après la médaille d’or remportée en championnat national en -59 et la médaille d’argent au President’s Cup en -63 kg, Aliyah Shipman a été invitée à faire partie de la sélection nationale junior des USA.

En dépit de tout ce qu’on avait pensé, l’athlète de 17 ans a opté pour la décision de porter les couleurs d’Haïti aux tournois qualificatifs, puisqu’elle était déterminée à participer aux prochains Jeux olympiques. Malgré que ce choix reste anodin pour certaines personnes, pour Aliyah c’est une question de talent et non du changement de pays. Pour preuve, elle a eu la même réussite en 2019, en s’offrant les médailles d’or et bronze dans les catégories -63 kg et -59 kg.

À noter, pour se qualifier pour les JO 2021, Aliyah qui compte écrire une très belle page dans l’histoire des arts martiaux du pays, avait pris le dessus sur la Colombienne Katherine Dumar avant de prendre la mesure de la Dominicaine Madelyn Rodriguez.

Source/Haiti Tempo
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