On a souvent entendu dire qu’une fois n’est pas coutume mais deux, trois, quatre…fois, c’est maintenant une habitude.
Après cinq bonnes années de la disparition de la fête la plus populaire de la première republique noire dans la capitale haitienne. Cette année coïncidant ou presque, avec la Saint Valentin les gens étaient libres d’aimer à Port-au-Prince qui est l’une des villes/capitales les plus sales au monde. Nous raccrochant avec cette jolie chanson de BIC dit Tizon Dife titrée “Potoprens” potoprens pil fatra, potoprens anreta, potoprens chabon dife, potoprens deplimen potoprens anvlimen… Avec seulement ces phrases bien sensées on peut facilement dire que cette ville n’est pas encore prête à organiser cette manifestation culturelle vieille de plus de deux siècles. Des égouts bouchés versant dans les rues des eaux puantes, des ordures, des assiettes en carton qui pleurent aux passants, des bouteilles en plastique qui crient au sécours des recycleurs et des porcs qui eux aussi vivent au jour le jour. Comment peut-on être à son assiette dans une ville où tout se fait sans présence de la connaissance scientifique?
L’accident mortel du 17 Février 2015 a eu lieu malheureusement parce que l’utilisation des normes étaient hors du jeu, la science était absente lors la construction des chars qui ne repondent pas aux normes de nôtre capitale. La science est absente parce que tout le monde peut tout faire, tout le monde opine sur tout, la façon de voir les choses est unique, pas de place à la diversité, la popularité est suffisante pour construire un char car être apprécié par le plus grand nombre met déjà la connaissance scientifique de côté. Pourquoi les comités de carnaval ne donnent pas les règles à suivre pour la construction des stands et les chars; la hauteur, la longueur, la largeur et le niveau de sonorisation qui, avant le défilé doivent être obligatoirement controlés et autorisés par une branche responsable de la sécurité des vies du comité du carnaval (x année) pandant les trois jours?
Si chacun pense une façon de l’accident qui s’est produit, les gens bien équipés des nouvelles technologies prennent les oreilles des fils dessaliniens avec des informations non corroborées faisant croire que le drame a quelque chose à voir avec nôtre culture et le vaudou. Haiti est un pays “toutouni”. Mais rien ne peut se passer. L’accident n’existe pas chez nous. On cherche toujours des excuses. On ignore les gens qui peuvent contribuer, juste pour pouvoir utiliser les méchanismes de défenses après chaque moment terrifiant. Plus d’un pensent que l’accident a un lien étroit avec la politique. Mais pourquoi nous ne pensons pas aux faits réels? Si on veut dénigrer la manifestation culturelle la plus ancienne du pays on a pas bésoin d’y aller par quatre chemins. Dénigrez-la. Comme on fait pour la langue Créole Haitien. Car la métaphysique donne cette chance mais qui malheureusement, toujours mal utilisée.
Partout dans le pays on donne tort à la malchance du groupe BC dit Barikad Crew. Mais on ne parle pas de la méthode utilisée pour construire nos chars. Pourquoi faut-il toujours quelqu’un avec un bout de bois pour soulever les fils électriques et aucun constructeur de chars ne pense à la réduction de la hauteur traditionnelle? On a bésoin des cerveaux et des idées jeunes dans la construction de nôtre société. Donnons une chance aux jeunes qui veulent et qui peuvent apporter leur contribution. La jeunesse veut contribuer et elle peut aussi car “La jeunesse n’est pas une question d’âge, c’est une réponse de l’esprit”.
En 2011 au moins 16 personnes avaient été tuées dans un accident dans l’Etat brésilien du Minas Gerais dans le sud-est du pays, lorsqu’un câble à haute tension avait accidentellement touché un char de carnaval. En 2013 encore au Bresil, le lâchement des freins d’un camion de sonorisation avait couté la vie à deux personnes dont un enfant et avait fait au moins 20 blessés. Chez nous aussi ces genres de chose peuvent se produire si on ne fait pas appel aux gens formés dans le domaine.
Où sont les ingénieurs que nos universités ont formés? Pourquoi on ne fait pas appel aux gens capables de construire les chars selon nos rues, nos canalisations tout en calculant le nombre de pieds des poteaux électriques et les maisons de la capitale? Et ce serait aussi une chance pour nos jeunes étudiants qui ne font pas de pratique de mettre en application la théorie apprise. Après ce terrible accident le comité qui aurra à organiser les prochains carnavals devrait faire appel aux départements concernés de nos universités dans le but de donner la chance au futur cadre du pays et particulièrement pour protéger la vie de nos frères et soeurs. Si on n’est pas prêt à donner la place à cet adage “l’Homme qu’il faut à la place qu’il faut” c’est definitivement claire que le développement tant attendu du pays n’est pas pour demain.
Djems VILLARD
Psychologue MA
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