Le premier “Viagra” féminin va faire son entrée sur le marché américain. Destiné aux patientes non-ménopausées souffrant d’une libido défaillante, le comprimé Addyi, de la firme Sprout pharmaceutical, a reçu le feu vert de l’Agence américaine des médicaments (FDA), après deux refus en 2010 et 2013 et une “intense campagne de lobbying”, ajoute le New York Times.
L’organisation a finalement suivi les recommandations émises en juin par un comité consultatif d’experts en faveur de sa commercialisation par 18 voix contre six. Selon plusieurs études médicales, au moins 40% des femmes non ménopausées présenteraient à différents degrés une hypoactivité sexuelle, ne résultant d’aucun problème biologique, psychologique ou d’une interaction de médicaments.
Pour les femmes non-ménopausées
Cette autorisation “fournit aux femmes souffrant d’un faible désir sexuel une option de traitement”, a déclaré dans un communiqué la Dr Janet Woodcock, directrice du centre d’évaluation et de recherche sur les médicaments de la FDA. “Les patientes et les médecins doivent être pleinement conscients des risques liés à ce médicament avant de décider de le prendre”, note toutefois la responsable de la FDA.
Le Flibanserin, commercialisé sous le nom Addyi, ne peut être obtenu que sur ordonnance médicale. Il agit sur la sérotonine et agit sur le désir. Des femmes comme des hommes, note le New York Times, contrairement au Viagra exclusivement masculin.
La FDA l’a par ailleurs approuvé à condition que Sprout pharmaceutical indique clairement sur une étiquette tous les risques encourus. Le médicament peut en effet provoquer une importante chute de la tension artérielle, de la somnolence et même des syncopes. Ces risques sont accrus et plus sévères quand les patients boivent de l’alcool ou prennent certains autres médicaments, ajoute la Dr Woodcock.
Découverte accidentelle
La décision de la FDA s’appuie sur les résultats de trois essais cliniques menés aux Etats-Unis et au Canada avec une dose de 100 milligrammes auprès d’environ 2400 femmes non-ménopausées âgées de 36 ans en moyenne, qui souffraient de ce syndrome de faible désir sexuel pendant cinq ans. Environ 10% des participantes ont fait part d’une amélioration significative de leur satisfaction dans leurs relations sexuelles, en termes de désir et aussi de diminution de l’angoisse avec Addyi, précise la FDA. Toutefois ce médicament “n’a apparemment pas amélioré les performances sexuelles”.
Les propriétés aphrodisiaques de cette molécule ont été découvertes accidentellement alors qu’elle était testée comme antidépresseur qui a échoué. A l’instar du Viagra, qui était à la base destiné à être un médicament pour le coeur. Les antidépresseurs sont connus pour réduire temporairement l’appétit sexuel pendant les périodes de stress.