L’échec des écoliers en Haïti est le résultat du manque de formation professionnelle des enseignants Haitiens sur le plan psychopédagogique
Quand on parle de psychopédagoie, on voit avant tout la motivation des écoliers à l’égard de l’école. Le concept motivation est un concept très difficile à appréhender mais selon Vallerand un chercheur canadien, “le concept de motivation représente le construit hypothétique utilisé afin de décrire les forces internes et/ou externes produisant le déclenchement, la direction, l’intensité et la persistance du comportement”. Avant tout il faut dire que la branche de la psychologie qui s’intéresse à ce sujet est la psychologie de l’éducation. Cette branche de la psychologie s’intéresse à la formation des enseignants, élaboration des matériels éducatifs, des programmes, des stratégies et des techniques pour la bonne marche du système éducatif dans une société. Il y a toute une multitude de méthodes utilisées par ces spécialistes dans l’éducation et surtout dans l’aprentissage en général.
La motivation intrinsèque a été étudiée pour la première fois chez les singes par Harlow et ses collabrateurs en 1950, qui ont trouvé que des singes pouvaient travailler sur un mécanisme de type puzzle pendant une longue période sans aucune récompense, simplement pour l’activité elle-même. Ils ont expliqué ceci en posant le principe d’un drive de manipulation qu’ils ont catégorisé comme une motivation intrinsèque. Dans cette recherche ils ont cherché à savoir si une récompense externe influençait la motivation intrinsèque. La première expérience sur l’homme a été menée par Deci en 1971. Partant du constat de Harlow, il postule que chez l’homme des récompenses extrinsèques comme l’argent, ou approbations verbales, vont être perçues par la personne comme controlant le comportement. Le concept est divisé en trois catégories: motivation intrinsèque, extrinsèque et l’amotivation.
Motivation intrinsèque
La motivation intrinsèque est considérée comme le plus haut niveau de motivation autodéterminée que peut atteindre un individu. Elle est également la source d’énergie qui sert de départ à la nature active de l’organisme humain. Dans des termes plus concrets, la motivation intrinsèque implique que l’individu pratique une activité parce qu’il en retire du plaisir et une certaine satisfaction. Par exemple, quelqu’un qui suit un cours parce qu’il éprouve du plaisir et de la satisfaction à apprendre de nouvelles choses.
La motivation extrinsèque
La motivation extrinsèque survient lorsque l’individu tente d’obtenir quelque chose en échange de la pratique de l’activité. Par exemple, un étudiant qui ne travaille que pour réussir à son examen de math.
Amotivation
Enfin, à l’autre extrémité du continuum, nous trouvons l’amotivation qui se définit comme « l’absence de toutes motivations chez l’individu ».
Le psychologue Bernard Weiner traduit cette réalité en ces termes: “la motivation est un processus interne qui amène le déclenchement, la direction, l’intensité et la persistance du comportement dirigé vers un but”. Cette définition s’applique très bien à la motivation en milieu scolaire. En effet, le déclenchement est comme étincelle qui annonce chez l’élève le changement entre la passivité et l’exécution d’une activité. La direction est l’orientation du comportement et des stratégies vers un but. L’intensité conserne l’effort que l’élève y met. Par exemple, plus l’élève veut réussir un examen, plus il met des efforts à étudier. La persistance ou la persévérance est le fait de terminer une activité malgré des difficultés rencontrées durant son exécution. Le manque d’effort et de persévérance est une réalité que beaucoup d’enseignants déplorent chez les élèves, et depuis de nombreuses années. Les jeunes sont peut-être influencés par notre culture de la facilité.
Il faut aussi souligner que les perceptions et l’estime de soi sont à la base de la motivation. On peut motiver un enfant à faire un nouvel apprentissage ou à relever un défi seulement s’il est convaincu qu’il en a les capacités. Selon Paul Darveau et Roland Viau, deux professionels de l’éducation, “on peut définir la motivation en milieu scolaire comme un phénomène dynamique qui a sa source dans les perceptions qu’un enfant a de lui-même et qui l’amènent à choisir de s’engager dans une activité scolaire et de persévérer dans son accomplissement”. Ce sont les perceptions que l’enfant a de lui-même qui influencent le plus sa motivation. Il s’agit d’un phénomène intrinsèque, qui lui est propre. Chez l’enfant l’estime de soi est d’abord alimentée par les adultes qui ont de l’importance pour lui. Par exemple un compliment qu’il reçoit à la suite d’un succès de la part d’un adulte significatif favorise chez l’enfant une bonne estime de soi, tandis que, un jugement négatif de la part de cet adulte réduit chez l’enfant le sentiment de sa valeur.
Finalement, il faut dire que les psychopédagogues travaillent surtout dans les champs comme psychologie du développement de l’enfant, psychologie sociale, psychologie cognitive et la didatique etc. Ils aident à utiliser non seulement les méthodes les plus appropriées pour faciliter la compréhension des écoliers, ils créent aussi des matériels didactiques. Il faut pas oublier que tous les élèves n’ont pas la mème capacité d’apprentissage, ils ne comprennent pas tous de la même manière, donc les psychopédagogues détectent ces cas particuliers et élaborent des matériels plus adaptés.
Donc quand on appréhende le terme “psychopédagogie” on peut dire que l’échec des élèves Haitiens est évidemment lié au manque de formation professionnelle des enseignants qui ne sont pas à jour. Parce que la psychopédagie aide les enseignants à être non seulement un éducateur, mais aussi une source de motivation intéressante. Parce que les écoliers doivent être avant tout motivés intrinsèquement pour réussir à l’école. Par exemple dans les pays où il y a de centres de documentation pédagogique on met toujours tous les nouveaux matériels à la disposition des enseignants en ligne. Une façon pour facilité l’accès à tous les éducateurs. Y a-t-il un centre de recherche scientifique en Haiti? Les nouvelles technologies sont-elles accessibles partout et par tous? Peut-on parler d’un système éducatif moderne dans le pays? Si la reponse à toutes ces question est négative, le manque de formation professionelle des enseignants Haitiens sur le plan psychopédagogique est strictement lié à l’échec des nos écoliers.
Djems VILLARD Psychologue