D’après le grand Robert, l’ignorance est un décalage entre la réalité et une perception de cette réalité, décalage qui est la conséquence d’une croyance, d’un préjugé, d’une illusion ou d’un fait avéré de ne pas savoir. C’est aussi une notion importante du bouddhisme, de l’hindouisme et de la philosophie occidentale. Et le pouvoir politique est un type de pouvoir qu’une personne ou un groupe de personnes exerce dans une société. C’est la souveraineté, soit le pouvoir de fixer les règles qui s’appliquent à la population sur un territoire donné. Quand on marie ces deux concepts, ils nous donnent Haïti…

Dans tous les pays développés la date des résultats des scrutins est toujours respectée et ne dépasse 24h, alors qu’ils dépensent moins. Mais malheureusement chez nous on dépense plus et on attend toujours un deal national. Car ¾ des millions dépensés sont de la communauté internationale. Fòm manje tou! Voilà, c’est le résultat de la combinaison entre l’ignorance et le pouvoir. La médiocrité est monnaie courante dans un pays où tout est populisme. Des gens qui flattent démagogiquement l’électorat populaire pour piller le pays. Les démagogues qui mobilisent le peuple par des promesses électoralistes et qui flattent ses bas instincts comme le nationalisme. Les gens formés exclus de tout et les marchands de pays opinent sur un éventuel future. Les futures millions.

Qui fait quoi? Comment? Tout le monde a peur. Personne ne veut parler et/ou dénoncer les démagogies. Qui vise à gérer cette situation douloureuse de notre société? L’absence de contre-pouvoirs dans le pays donne plus de chance aux pilleurs car on a pas une institution de contrôle dans le pays. Les dirigeants sont libres à faire tout. Selon Nicolas Rodriguez, le manque de contrôle de l’action publique est la clé pour comprendre l’éclosion de la corruption. Mais il faut pas oublier le facteur sociopsychologique de la situation où l’humeur dominante influence. C’est-à-dire, même si on met en place un système qui aura comme mission de surveiller nos dirigeants il y aura encore de corruption, car eux aussi, ils en profiteront de notre faible richesse.

Haiti fait toujours l’objet de l’attention soutenue dans tous les pays en particulier, nos pays voisins mais malheureusement pas pour de bonnes choses. En fait, dans tous les pays la corruption politique est souvent jugée comme un acte immoral et contraire à la mission des élus politiques. Mais chez nous c’est normal. Tout est normal. Si on était député et on est pas riche c’est une honte. C’est pourquoi certains d’entre eux utiliseraient le pouvoir qui leur a été confié pour servir leurs intérêts privés et non l’intérêt public pour lequel leurs électeurs les ont choisis. Les membres du CEP (Conseil électoral provisoire) savent bien que les élus gagneront beaucoup d’argent sur le dos de notre petit pays qui fait déjà vache maigre, donc ils tiennent les résultats de manière à gagner leur part. Mais nous allons tous le regretter un jour. Car on dit souvent “Mieux vaut le sacrifice d’un seul que la corruption d’une quantité de gens”. À bon entendeur, salut!

Djems VILLARD Psychologue MA

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