WINDSOR, Canada – Alors que des milliers d’Haïtiens arrivent au Canada en provenance des États-Unis, un homme d’affaires ontarien s’inquiète de l’avenir de nombreux orphelins restés en Haïti qui ne pourront pas obtenir de visas pour venir étudier en Amérique du Nord.

Jim Scott est originaire de Windsor, dans le sud de l’Ontario. Dans la foulée du tremblement de terre qui a secoué Haïti en 2010, il a créé Enable Haïti, un organisme à but non lucratif qui vient notamment en aide à des orphelins en leur permettant d’aller à l’école.

L’une de ses préoccupations principales est de permettre aux enfants plus âgés de poursuivre leurs études après l’école secondaire. Il affirme que l’éducation postsecondaire en Haïti est réservée aux plus riches, une formation pourtant indispensable pour l’avenir de tous.

« Faire des études au-delà de la 12e année peut leur permettre de gagner leur vie et de quitter l’orphelinat. Mais actuellement, ce n’est pas possible de le faire », souligne-t-il.

Par l’entremise de son organisme, il parraine des jeunes pour qu’ils se rendent dans des universités ou des collèges au Canada et aux États-Unis.

« Nous espérons leur offrir une éducation collégiale de deux ans, puis qu’ils reviennent en Haïti, où nous voulons créer des entreprises », explique-t-il.

M. Scott est prêt à payer les dépenses des étudiants et s’engage à assurer le retour des jeunes en Haïti.

Depuis 2015, une de ses protégées est au Québec. Il raconte qu’à l’époque le processus d’obtention du visa avait été étonnamment facile.

Or, la vague d’immigration qui déferle actuellement sur le Canada met ses projets en péril.
Selon Jason Currie, un avocat spécialisé en immigration, des démarches en ce sens n’ont aucune chance d’aboutir dans le contexte actuel. Ce sera une perte de temps et d’argent, affirme-t-il.

« On ne peut pas savoir comment les choses vont évoluer. Nous ne savons pas si la situation aura un effet sur les visas. Mais il est toujours difficile pour des ressortissants de pays pauvres d’obtenir des visas pour le Canada parce que l’on pense qu’ils vont rester », insiste l’avocat.

Contacté par CBC sur la question, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada n’a pas encore donné de réponses.

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Source/Radio-Canada
Photo/Archives
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