MIAMI, Fl – La mission de sensibilisation que mène le député libéral Emmanuel Dubourg auprès des Haïtiens établis à Miami ne fait pas l’unanimité. Des membres de cette communauté estiment que le gouvernement canadien devrait, par compassion, plaider leur cause auprès du président américain.

Emmanuel Dubourg, d’origine haïtienne, a pour mission de déboulonner certains mythes entourant l’accueil des réfugiés au Canada. Pour freiner le flux de demandeurs d’asile, il doit notamment dire aux candidats potentiels qu’arriver au Canada ne garantit aucunement l’obtention du statut de réfugié, qui est soumise à des critères bien définis par la loi.

Jeudi, à Miami, il a d’ailleurs rappelé que seulement 50 % des demandes d’asile faites par des Haïtiens sont acceptées par les services canadiens d’immigration. Il y a donc une chance sur deux que le dossier soit rejeté.

« Si ces [gens]-là arrivent et qu’ils ne sont pas admissibles au bout de six mois, au bout d’un an, ils vont devoir retourner. Ils ont 30 jours pour retourner et si, au bout de 30 jours, ils ne sont pas retournés, ils vont être arrêtés, déportés. Et là, la porte est fermée catégoriquement pour ces personnes-là », met en garde l’émissaire d’Ottawa.

« Une mauvaise stratégie »
Ce discours est déploré par certaines voix de la communauté haïtienne à Miami, dont Farah Larrieux, une militante et présentatrice de télévision.
Elle explique que « l’arrivée des Haïtiens au Canada allait mettre la pression sur le gouvernement canadien pour parler à Donald Trump et lui faire entendre raison ».

Mme Larrieux veut en effet qu’Ottawa convainque le président américain de ne pas mettre à exécution sa menace de ne pas renouveler les permis temporaires qui permettent aux victimes du séisme de 2010 en Haïti de travailler et de séjourner légalement aux États-Unis.

C’est l’expiration prochaine de ces permis, en janvier 2018, qui, rumeurs et fausses informations aidant, a poussé des milliers d’Haïtiens à emprunter des chemins irréguliers pour entrer au Canada afin d’y déposer une demande d’asile.

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Source/Radio-Canada
Photo/Archives
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