SAINT-BERNARD DE LACOLLE, Canada – Alors que l’administration de Donald Trump menace d’expulser plus de 50 000 Haïtiens, des centaines d’entre eux traversent la frontière à Saint-Bernard-de-Lacolle pour demander l’asile au Canada, a appris Radio-Canada.

6 h le matin, État de New York. Un homme dans la cinquantaine sort d’une voiture à un jet de pierre de la frontière canadienne. Il traîne une lourde valise. Sa vie en bandoulière. Des agents de la Gendarmerie royale du Canada lui crient : « Si vous traversez, vous serez mis en état d’arrestation pour être entré au Canada illégalement. »

L’homme est nerveux, il regarde les États-Unis derrière lui, il hésite un moment, puis enjambe le petit sentier qui le mène au Canada et dans les bras des agents de la police fédérale.

Cet homme n’est pas une exception. Les Haïtiens sont nombreux à prendre d’assaut le passage du chemin Roxham, cette route privilégiée par les migrants fuyant les États-Unis, près d’Hemmingford. Ils seraient des dizaines et même souvent plus d’une centaine par jour.

L’Agence des services frontaliers du Canada refuse de confirmer cette augmentation ou de dévoiler des chiffres.

Or, cette ruée vers le Canada est si visible que ce sont des citoyens de la municipalité de Lacolle qui nous ont alertés. Ils remarquent que le nombre d’agents fédéraux sur le territoire est nettement supérieur et, surtout, que les services frontaliers ont loué de vastes locaux pour loger les migrants à côté du poste de douanes de Lacolle.

Des autobus scolaires font même plusieurs fois par jour la navette vers des hébergements d’urgence à Montréal.

La menace de l’expulsion

« Trump ne veut pas de nous. Alors, on vient trouver la paix au Canada », nous ont dit plusieurs migrants qui traversaient le chemin Roxham.

En 2010, après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti, l’ancien président américain Barack Obama a offert aux Haïtiens un statut de protection temporaire. Cela permettait aux réfugiés de travailler légalement en sol américain.

Or, au mois de mai dernier, l’administration de Donald Trump a menacé de retirer ce statut dès janvier 2018. C’est donc jusqu’à 58 000 personnes qui pourraient faire face, dans les prochains mois, à une expulsion vers Haïti.

C’est ce que veulent à tout prix éviter ces Haïtiens qui aboutissent sur le chemin Roxham.

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Source/Radio-Canada
Photo/Archives
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