WASHINGTON DC – Les propos de Donald Trump au Wall Street Journal tranchent avec les insultes échangées jusqu’ici entre les dirigeants américain et nord-coréen.

De notre correspondant à Washington

Dans l’une de ses déclarations sibyllines qui contribuent aux ambiguïtés de sa diplomatie, Donald Trump a déclaré jeudi au Wall Street Journal : «J’ai probablement une très bonne relation avec Kim Jong-un. J’ai des relations avec des gens, je pense que vous seriez surpris.»

Interrogé pour savoir s’il avait parlé avec le leader nord-coréen, le président est resté mystérieux: «Je ne veux pas commenter. Je ne dis pas que je lui ai parlé ou que je ne lui ai pas parlé. Je ne veux simplement pas commenter.» Une conversation directe entre ces deux dirigeants qui, jusqu’à présent, se sont surtout insultés et menacés de guerre nucléaire, représenterait une percée majeure.

Donald Trump n’a pas exclu un face-à-face avec Kim Jong-un «si les conditions sont réunies». Il a salué l’amorce de pourparlers entre les deux Corées, estimant que le dialogue avait été favorisé par sa «fermeté». Le président avait menacé la Corée du Nord «du feu et de la fureur» de l’arsenal américain, évoquant à la tribune de l’ONU sa «destruction totale». Récemment, il avait précisé dans un tweet que son «bouton nucléaire» était «plus gros» que celui de son rival.

Une certaine admiration pour Kim Jong-un

Depuis son accession au pouvoir il y a un an, Donald Trump a affublé le jeune Kim Jong-un du sobriquet «d’homme-fusée», le traitant de «fou», de «sale type» et de «petit gros». Mais il a aussi exprimé une certaine admiration pour la façon dont il s’est débarrassé de ses rivaux – son oncle et son frère assassinés sur ses ordres -, le qualifiant de «petit malin».

«Vous verrez cela souvent avec moi», a expliqué le président au Wall Street Journal. Il lance des déclarations assassines, «et tout d’un coup quelqu’un est mon meilleur ami. Je pourrais vous donner 20 exemples. Vous pourriez m’en donner 30. Je suis une personne très souple.»

Avant de se rendre peut-être un jour à Pyongyang, le président a prévu de débarquer en force à Davos, temple d’un multilatéralisme élitiste qu’il ne cesse de dénoncer. Pour ce voyage inattendu, au cours duquel il devrait encourager la finance internationale à investir aux États-Unis, il sera entouré de presque tout son cabinet: onze hauts responsables, dont six ministres et trois conseillers présidentiels.

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Source/Le Figaro
Photo/Archives
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