NEWYORK, NY – L’envoyée des Nations Unies en Haïti a déploré jeudi devant le Conseil de sécurité l’impasse politique dans laquelle demeure le pays depuis juillet 2018 et appelé les acteurs politiques à faire preuve de leadership pour sortir de la crise.
Une « impasse politique » qui, selon la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Haïti, a « paralysé le fonctionnement des institutions haïtiennes, plombé l’économie du pays et alimenté une insécurité continue ».
L’ONU, l’Organisation des Etats américains (OEA) et le Saint-Siège ont organisé deux séries de négociations mi-décembre 2019 et fin janvier 2020.
« Un consensus a émergé autour d’un accord politique autour de quatre éléments », a dit Mme La Lime : les critères sur la formation d’un gouvernement, le contenu du programme des réformes, le séquençage d’un processus de réforme constitutionnelle et la définition d’un calendrier électoral.
« Malgré des progrès concernant la nature des réformes qui doivent être entreprises, y compris celui de la Constitution, les acteurs politiques doivent encore se mettre d’accord sur une formule qui conduirait à la désignation par le Président Moïse d’un Premier ministre consensuel et la formation d’un nouveau gouvernement », a dit la Représentante spéciale.
L’absence d’accord sur cette question, ainsi que sur la durée restante du mandat du Président Moise, « menace de prolonger inutilement une situation qui a déjà duré trop longtemps », a dit Mme La Lime.
4,6 millions d’Haïtiens ont besoin d’une assistance
« Haïti s’apprête à entrer sa deuxième année avec un gouvernement intérimaire, son économie devrait sombrer plus profondément dans la récession, et on estime maintenant que 4,6 millions de ses citoyens ont besoin d’une assistance humanitaire », a dit la cheffe du Bureau des Nations Unies en Haïti (BINUH).
Les conséquences d’une économie sous tension et de la polarisation politique prolongée risque d’affecter davantage l’intégrité et l’efficacité d’institutions clefs, telles que la Police nationale haïtienne, a prévenu l’envoyée de l’ONU.
« Pour éviter une plus grande détérioration, les dirigeants haïtiens doivent saisir l’occasion de s’engager à sortir de cette impasse afin de servir au mieux les intérêts de leur peuple », a dit Mme La Lime.
Pour la cheffe du BINUH, seule la « combinaison d’une forte volonté nationale et d’un ferme soutien international » peut permettre à Haïti de surmonter la crise multiforme à lequel il est confronté.
Source/ONU Info
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