Nature meurtrière – Un rapport de l’ONU établit le classement des pays les plus exposés aux désastres. Haïti est le plus vulnérable.

En l’espace de vingt ans, pas moins de 1,35 million de personnes sont mortes dans un désastre naturel, selon des chiffres publiés par l’ONU à l’occasion, jeudi, de la Journée internationale de la prévention des catastrophes. Mais tous les individus vivant dans des régions à risques ne sont de loin pas égaux devant un désastre naturel.

Le rapport de l’ONU, qui analyse quelque 7000 désastres depuis le milieu des années 90, met en évidence le lien direct entre la pauvreté et le nombre de morts en cas de fléau. Environ 90% des victimes résident dans des pays pauvres ou à revenus moyens. Tremblements de terre et tsunamis sont les principales causes de décès recensées. Avec près de 230 000 tués, soit le total de morts causés par le séisme de 2010, Haïti devance ainsi l’Indonésie (plus de 180 000 morts) et la Birmanie (plus de 139 000).
Le récent passage de Matthew, qui a fait près de 500 morts en Haïti, mais aucun à Cuba, souligne avec force ce constat d’inégalité. L’ouragan a ravagé un pays déboisé de longue date pour cause de pauvreté, doté d’une dense population très exposée aux intempéries, pour beaucoup vivant encore dans de frêles habitats après le séisme de 2010. Une terre où il n’y a quasi pas d’Etat, sans ressources et sous perfusion internationale.

Manque de préparation scandaleux

A la présentation du rapport, l’ONU a d’ailleurs jugé «scandaleux» le manque de préparation devant l’arrivée de l’ouragan. «Il est inacceptable que nous, en dehors d’Haïti, ayons pu voir la tempête arriver à la télévision, alors qu’il était impossible de joindre les gens sur place avec des alertes précoces, ou, lorsque les alertes précoces étaient envoyées, elles n’ont pas servi en raison du manque de formation» de la population, a dit à Genève le représentant spécial des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe, Robert Glasser. A l’inverse, à Cuba, ce système d’alerte fonctionne parfaitement.

Selon le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, au moins 1,4 million de personnes ont besoin d’une assistance d’urgence en Haïti, plus de 300 écoles ont été endommagées tandis que des cultures et des réserves alimentaires ont été détruites. Et la population est désormais menacée par un autre fléau, le choléra.

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Source/Tribune de Genève
Photo/Archives
www.anmwe.com

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