PORT-AU-PRINCE – L’ouverture du premier club de vacances à Haïti depuis le tremblement de terre en 2010 permet au pays d’accueillir à nouveau des touristes français. Reste à les séduire et les convaincre.
Port-au-Prince (Haïti) De notre envoyé spécial

L’idée d’un voyage d’agrément à Haïti aurait été, il y a seulement un ou deux ans, tout simplement impensable. Ravagé par un terrible séisme en janvier 2010, qui a causé la mort de plus de 300 000 personnes, le pays peine à se reconstruire et reste sous perfusion quasi totale de l’aide financière internationale. Il n’y a pourtant, du point de vue géographique, aucune raison pour qu’Haïti, qui partage l’île d’Hispaniola avec la République dominicaine, ne profite pas elle aussi d’une manne touristique étrangère.

Le gouvernement haïtien mise sur une reprise qui passe aussi par le retour des voyageurs étrangers. Et l’ouverture, début décembre, du premier hôtel-club francophone est l’une des premières pierres posées d’un avenir touristique à construire. « J’ai eu un véritable coup de foudre pour ce pays au potentiel énorme et pour ses habitants, qui méritent qu’on leur rende visite », avoue Patrice Caradec, PDG du groupe Transat France (Look Voyages) et initiateur du projet.

Look Voyages souhaite emmener 5 000 clients par an

Les premiers clients français du Club Lookéa Magic Haïti, situé sur la côte des Arcadins, à une heure et demie de route au nord de Port-au-Prince, ont fait le voyage tout début décembre. L’établissement, l’ancien Club Med fermé au milieu des années 1990, devenu ensuite Indigo Beach Resort, séduit déjà. Plus de 2 000 réservations (pour des tarifs à partir de 1 049 € la semaine) ont été enregistrées, et Look Voyages ambitionne d’emmener 5 000 clients chaque année séjourner et visiter Haïti.

Inutile pourtant de faire de l’angélisme en dressant un portrait tout en flatterie d’Haïti. Ce serait mentir que poser un voile pudique sur l’extrême dénuement des Haïtiens les plus pauvres. Les quelques premiers kilomètres que l’on emprunte à la sortie de l’aéroport donnent le la. Pas de végétation luxuriante comme en République dominicaine, mais des paysages montagneux pelés. Et les étals des marchés des communes les plus reculées ont bien du mal à être aprovisionnés.

L’arrivée de touristes étrangers devrait toutefois, au moins localement, améliorer sensiblement le sort de la population. 700 emplois directs ont ainsi été créés, avec des salaires largement au-dessus de la moyenne nationale, aux alentours de la commune de Montrouis, où est implanté le club Lookéa.

Pour rassurer les visiteurs et éviter tout problème, les pouvoirs publics haïtiens ont mis en place il y a deux ans une force policière spécialement chargée de la sécurité des touristes étrangers. La Politour, forte d’une centaine d’agents, sillonne les zones touristiques et accompagne les bus et les autocars pendant les transferts et les excursions.

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Source/Le Parisien
Photo/Archives
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