WASHINGTON, DC – L’administration du président américain Joseph Robinette Biden, dit Joe Biden, a signé, le mardi 15 mars 2022, une loi, dont un volet concernant Haïti donne 180 jours au département d’État étasunien pour effectuer une évaluation des actes de corruption majeure, commis par les secteurs public et privé dans le pays, indique un article du journal Miami Herald, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Il convient d’identifier toute personne ou entité, qui a financé des activités de corruption ainsi que toutes les poursuites pour corruption, entreprises par la justice haïtienne depuis janvier 2015.
Il faudrait aussi établir un aperçu des efforts, déployés par le gouvernement d’Haïti, « pour répondre aux allégations, selon lesquelles plus de 2 milliards de dollars = (Ndlr : US $ 1.00 = 105.00 gourdes ; 1 euro = 117.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes) du projet de financement des importations de pétrole PetroCaribe du Venezuela ont été volés, en huit ans, par plusieurs gouvernements haïtiens », a rapporté Miami Herald.
Entre janvier 2019 et août 2020, la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca) a publiée trois rapports, sur le dossier PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti.
Y ont été indexés plusieurs hauts dignitaires de l’État – comme des premiers ministres, d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux – et des responsables de firmes de construction, dans la mauvaise gestion de plusieurs milliards de dollars américains des fonds publics PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti.
La Comphener S.A., qui était représentée par le président de facto d’alors Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet 2021, figure parmi les entreprises, pointées par la Cour supérieure des comptes dans la mauvaise gestion de 13 millions 780 mille dollars américains des fonds PetroCaribe, pour des « lampadaires solaires ».
Les avocats du réseau national des plaignantes et plaignants PetroCaribe avaient fait appel, le jeudi 24 juin 2021, de l’ordonnance du juge Ramoncite Accimé, qui aurait blanchi « malicieusement » les dilapidateurs des milliards de dollars américains des fonds PetroCaribe, avait indiqué l’un des avocats du réseau, Me. Marc-Antoine Maisonneuve.
Dans son ordonnance de juin 2021, Ramoncite Accimé avait déclaré surseoir à l’instruction sur le dossier Petrocaribe, en évoquant l’absence d’arrêts de débet de la Cscca et de décisions du parlement, qui empêcheraient le déroulement de l’enquête.
Le Secteur démocratique et populaire (Sdp) a demandé à la Cscca d’assurer le suivi du dossier Petrocaribe, en rendant les arrêts de débet y relatifs au regard de la loi, dans une correspondance datée du 24 janvier 2022, adressée au président du Conseil de ladite institution, Fritz Robert Saint Paul.
Le projet de loi de dépenses massives, signé, le mardi 15 mars 2022, par le président Biden, pour financer le gouvernement fédéral et fournir 13,6 milliards de dollars américains, pour faire face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, comprend un libellé sur la responsabilité à l’égard d’Haïti et la modification de la politique américaine envers la nation caribéenne en proie à la crise, selon Miami Herald.
Les rapports, contenus dans cette loi, exigent que le Département d’État informe les législateurs du Congrès sur tout, de la crise de gouvernance en cours en Haïti et des personnes impliquées dans des actes de corruption aux événements entourant le massacre de 2018 dans le quartier de La Saline à Port-au-Prince, y compris un état des lieux de l’enquête en cours sur l’assassinat, le 7 juillet 2021, de l’ancien président de facto Jovenel Moïse.
Les législateurs américains souhaitent également une évaluation de la capacité d’Haïti à mener son enquête (actuellement bloquée) sur ce meurtre et de l’aide que l’administration Biden a fournie au système judiciaire dysfonctionnel du pays pour l’aider.
Ils demandent aux décideurs américains de fournir également une description de la réponse du gouvernement haïtien aux manifestations civiques, qui ont eu lieu depuis juillet 2018, et à toutes allégations de violation des droits humains, y compris les attaques contre des journalistes.
Source/AlterPresse
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