ROME, Italie – Lors de l’Angélus de ce dimanche 31 octobre 2021, le Pape François a une nouvelle fois exprimé son attention envers la population haïtienne.

Depuis la fenêtre du Palais apostolique, le Pape a exprimé sa proximité avec la population d’Haïti, «qui vit dans des conditions à la limite». «Je demande aux responsables des nations de soutenir ce pays, de ne pas le laisser seul. Et vous, en revenant à la maison, cherchez des nouvelles sur Haïti, et priez, priez beaucoup», a-t-il demandé aux fidèles qui l’écoutait.

François a confié avoir été impressionné par le témoignage d’un missionnaire camillien en Haïti, le père Massimo Miraglio, qu’il a vu dans A Sua Immagine, une émission de la RAI, la télévision publique italienne. «Combien de souffrance, combien de douleur il y a en cette terre, et combien d’abandon… Ne les abandonnons pas!», a supplié le Pape François.

Mgr Joseph Gontran Décoste, évêque de Jérémie, au sud-ouest d’Haïti, un diocèse qui a connu de graves dégâts lors du séisme du 14 août, nous a confié sa joie après avoir entendu cette prise de parole du Saint-Père:

«Je remercie le Pape François pour cet appel. En effet, chers amis, je vous prie, je vous en supplie: n’oubliez pas Haïti, confrontée à tant de malheurs, à tant de souffrances. N’oubliez pas le diocèse de Jérémie, dans le sud-ouest d’Haïti. Nous avons besoin de votre aide, de votre solidarité, pour reconstruire notre cathédrale, nos dizaines d’églises paroissiales, chapelles, écoles catholiques détruites, et restaurer, réhabiliter des dizaines d’autres, gravement endommagées par le séisme du 14 août dernier. Nous comptons sur votre solidarité effective avec nous. Nous vous aimons, et nous vous donnons l’accolade fraternelle, en Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse! Bon dimanche!»

Une année noire pour Haïti
Ce pays francophone des Caraïbes affronte cette année une série de calamités qui aggravent une situation qui s’est dégradée d’année en année, notamment depuis le séisme de 2010 qui avait dévasté la capitale Port-au-Prince. Plus récemment, le séisme du 14 août ,qui a fait plus de 2 200 morts, a détérioré des conditions de vie déjà critiques. S’ajoutant à d’autres maladies, la pandémie de Covid-19, dont le nombre de victimes est difficile à quantifier en raison d’un maillage sanitaire très faible, a également fait d’énormes dégâts, d’autant plus que la vaccination a pris beaucoup de retard.

Par ailleurs, l’assassinat du président Jovenel Moïse, le 7 juillet dernier, a accentué le délitement de l’État. Le contrôle de certains quartiers par des gangs, qui ont fait des enlèvements l’une de leurs principales sources de revenus, est une manifestation dramatique de l’emprise de ces groupes armés sur une grande partie du territoire. Depuis le 16 octobre, 17 membres d’une ONG missionnaire américaine sont toujours retenus et menacés de mort par une organisation criminelle.

La violence et l’indifférence diabolique
En visite sur place il y a quelques jours, le président de l’Académie pontificale pour la Vie, Mgr Vincenzo Paglia, confiait «qu’il est impossible d’éliminer la violence si aucune perspective de développement n’arrive, surtout pour les jeunes. La violence est devenue l’unique manière de gagner quelque chose. Et évidemment, la violence ne peut que générer de la violence», s’attristait-il, remarquant qu’énormément de jeunes rêvent d’émigrer aux États-Unis, quitte à affronter un voyage coûteux et dangereux.

Dénonçant, à la suite du Pape, «l’indifférence diabolique» des grands États, l’archevêque italien remarquait que «Haïti est vraiment l’un des plus petits pays, et personne n’écoute le cri de ce peuple qui attend un futur plus humain. C’est ça, à mon avis, la responsabilité des États-Unis, de l’Europe, des Nations-Unies. La globalisation nous a lié les uns les autres. On ne peut pas, avec responsabilité, laisser le peuple d’Haïti continuer à descendre dans un enfer incroyable et terrible», alertait Mgr Paglia, précisant que de nombreux Haïtiens espèrent une visite du Pape sur place.

Source/Vatican News
Photo/Archives
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