Juan Guaido

CARACAS, Vénézuéla – À la tête de la seule institution contrôlée par l’opposition, Juan Guaido a été arrêté quelques heures ce dimanche alors qu’il se rendait à un meeting.

Le président du parlement vénézuélien, Juan Guaido, à la tête de la seule institution contrôlée par l’opposition, a été arrêté ce dimanche alors qu’il se rendait à une réunion politique, puis relâché au bout de quelques heures. Juan Guaido avait déclaré vendredi lors d’un cabildo avierto (conseil ouvert) être prêt à assumer la charge de la présidence de la République.

Juan Guaido, 35 ans, allait à une réunion politique organisée à Caraballeda, à 40 km de la capitale Caracas, lorsqu’il a été arrêté par le Service bolivarien de renseignement national (Sebin), selon des députés et son épouse, Fabiana Rosales, avec laquelle il se trouvait au moment de son arrestation, sur l’autoroute. «Nous avons été interceptés par deux fourgons du Sebin, avec des hommes armés et encagoulés qui ont ouvert notre véhicule, nous ont obligés à descendre», a précisé Fabiana Rosales. «Ils ne l’ont pas frappé, mais ils nous ont dit qu’ils devaient procéder à son arrestation immédiatement», a-t-elle ajouté.

«Mes frères, je suis là!», a lancé Juan Guaido à son arrivée à Caraballeda, où l’attendaient des centaines de ses partisans. «Le jeu a changé, le peuple est dans la rue (…) S’ils voulaient envoyer un message pour que nous nous cachions, voici la réponse du peuple, nous sommes là», a-t-il encore dit. «Ils ont essayé de me menotter, je ne l’ai pas permis parce que je suis le président légitime de l’Assemblée nationale», a poursuivi le député.

Pour l’opposition, l’investiture de Nicolas Maduro jeudi pour un second mandat de six ans la présidence de la République n’est pas légitime car son élection en mai 2018 a été entachée de fraudes. Le parlement vénézuélien, dominé par l’opposition, constate donc la vacance du pouvoir et dit assumer le pouvoir exécutif en attendant qu’une nouvelle élection soit organisée. Il est soutenu en cela par une grande partie de la communauté internationale: Nicolas Maduro a été déclaré illégitime par les États-Unis, l’Union européenne, 13 des 14 pays latino-américains du groupe de Lima, le Canada et même la conférence épiscopale vénézuélienne.

Peu après la libération de Juan Guaido, le ministre de la communication, Jorge Rodriguez, a déclaré que le Sebin «avait détenu Guaido de façon unilatérale». Une expression dont on peine à comprendre le sens. Une autre source gouvernementale assurait que le Sebin avait emmené Juan Guaido pour le protéger d’un attentat. Au-delà de la confusion que l’affaire sème au sein du pouvoir chaviste, cette brève arrestation donne à Juan Guaido une nouvelle notoriété et renforce sa légitimité. Fabiana Rosales a tenu à remercier sur tweeter «tous pour les réactions immédiates de soutien face à la violation des droits de mon époux @jguaido par la dictature. Je suis maintenant avec lui (…) Nous nous rendons à la réunion publique».

Source/Le Figaro

Photo/Le Figaro

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