SANTO DOMINGO – La tournée de deux jours de Jovenel Moise, en République dominicaine, après sa rencontre lundi soir, avec Danilo Medina, lui aurait permis également de nouer contact avec l’ex-général putschiste Henry Namphy. Celui-ci vit en territoire voisin depuis son renversement en 1988 par le général Prosper Avril et les petits soldats des Casernes Dessalines.

L’ancien Lieutenant-général Henry Namphy est arrivé au pouvoir, grâce à un arrangement des Américains, obtenu à la faveur des événements du 7 février 1986 quand Jean-Claude Duvalier était forcé de quitter le Palais National et partir pour l’exil en laissant dans le désarroi des milliers de miliciens armés et de partisans farouches.

L’ex-général, à la tête d’un Conseil de Gouvernement (CNG), qui s’est vite fait remarquer pour ses ambitions politiques, n’a affiché aucun vrai désir de passer le pouvoir à un gouvernement civil démocratiquement élu, comme l`a confirmé le massacre du 29 novembre 1987, à la Ruelle Vaillant, mettant brutalement fin à la velléité du secteur démocratique de porter le professeur Gérard Gourgue au pouvoir.

Toutefois, c’est sous la présidence du général Henry Namphy que le peuple a ratifié par voix référendaire la Constitution de 1987, la toute première rédigée après la fin d`environ 30 années de dictature des Duvaliers et d`exactions des Tontons macoutes.

Le général Namphy, n’étant pas satisfait des réformes soutenues par le président Lesly Manigat que son armée a lui-même aidé à accéder au pouvoir, l’a renversé le 20 juin 1988 après le refus du fondateur du RDNP de livrer le colonel Jean Claude Paul aux américains. Un coup d’état qui n’a eu aucun écho dans le secteur démocratique vu la façon dont les élections, peu crédibles, étaient organisées en janvier 1988 par les Forces Armées d`Haiti (FAd`H).

Au cours de cette même année, 1988, le général Prosper Avril allait mettre fin aux dérives de Namphy et de ses groupes paramilitaires, « les brassards rouges » qui avaient incendié l’Eglise Saint-Jean Bosco et massacré des fidèles du père Aristide, le 11 septembre 1988.

A rappeler que c’est sous le gouvernement militaire du général Henry Namphy que le massacre de Jean-Rabel a lieu en juillet 1987. Des dizaines de paysans ont été impunément assassinés.

A noter également que la libéralisation sauvage de l’économie haïtienne a débuté sous le régime de Henry Namphy, sous le couvert d`une prétendue « bamboche démocratique », déclarée sans un vrai ralliement pour le sauvetage d’une « Nation » qu’il disait « à tout jamais unie ».

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Source/Rezonodwes
Photo/Rezonodwes
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