SANTO DOMINGO, RD – En 2012, des données provenant de l’Enquête nationale auprès des immigrants (ENI) conduite par l’Office national des statistiques (ONS) ont confirmé que les immigrants représentaient 5,4% de la population totale de la République dominicaine.

Le secteur agricole emploie 33% de ces immigrants tandis que 24% travaillent dans le secteur de la construction. L’enquête a révélé qu’une bonne partie de la population immigrée est engagée dans du travail peu qualifié, en particulier dans l’agriculture et le secteur de la construction. Plus de 25% de cette population ne sait ni lire ni écrire.

Ces deux activités occupent le plus grand nombre d’immigrants, et 87,3% d’entre eux sont d’origine haïtienne. Cette population immigrante occupe une part significative dans le marché du travail dominicain. Elle représente 7,75% de la population active. Toutefois, le taux de chômage des immigrés est de 12%, presque le double du niveau national pour l’année 2012 (6,5%), selon l’Enquête nationale sur la population active.

Selon les données de l’ENI, 71% des immigrants sont des salariés, soit la catégorie professionnelle la plus courante en République dominicaine. De tous les immigrants d’origine haïtienne, 72,8% appartiennent à cette catégorie, comparativement aux 57,2% des immigrants des autres nationalités.

De même, l’enquête constate qu’un cinquième des travailleurs étrangers se met à leur compte. 4% de tous les immigrants sont leur propre employeur ou patron. Seulement 2,5% des étrangers d’origine haïtienne appartiennent à cette catégorie professionnelle. Une proportion bien moindre comparativement aux autres nationalités considérées (17,3%).

Au sein des personnes immigrantes non haïtiennes, le taux de chômage pour les femmes et les hommes est presque égal (8,6% et 8,9% respectivement). Cependant, il y a un écart significatif au sein de la population immigrée haïtienne où le taux de chômage des femmes a atteint 26,6% alors que celui des hommes comparativement s’élève à 8,2%.

La raison de cet écart prononcé peut être dû au fait que les travaux à pourvoir nécessitent un grand effort physique et sont traditionnellement attribués aux hommes. D’autre part, les résultats de l’enquête montrent que les immigrants haïtiens sont assez peu protégés en termes de sécurité sociale. Seulement 8% ont une assurance santé et seulement 4,7% ont une assurance au travail.

En revanche, 60,7% et 46,5% des immigrants non haïtiens sont respectivement couverts par une assurance santé et une assurance au travail. Ceci est lié au degré d’informalité avec lequel les immigrants haïtiens sont employés.

L’enquête révèle également que les immigrants, en moyenne, gagnent un revenu mensuel inférieur à celui des travailleurs de nationalité dominicaine. Par exemple, seulement 5,9% des immigrants qui ont un emploi perçoivent 30 000 pesos dominicains ou plus.

Ce désavantage salarial est plus criant du côté des immigrants haïtiens qui ont les revenus les plus faibles; 68,7% des immigrants haïtiens ont un revenu mensuel inférieur à 10 000 pesos dominicains.

Par ailleurs, seulement 2,7% des Haïtiens ont un revenu mensuel supérieur à 30 000 pesos dominicains, tandis que 42,7% des immigrants des autres pays parviennent à dépasser ce montant.

Source/Le Nouvelliste
Photo/Univision
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