KINGSTON, Jamaïque – L’ancien sénateur haïtien John Joël Joseph, recherché par les autorités d’Haïti dans l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, a été arrêté en Jamaïque, a-t-on appris samedi de source policière jamaïcaine.
Il a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi et se trouve actuellement en détention, a précisé cette source sans se prononcer sur la suite de la procédure.
Cette source s’est bornée à expliquer que les forces de l’ordre jamaïcaines agissaient en coordination avec leurs partenaires internationaux et que des enquêtes conjointes étaient en cours.
Toutefois, cette source n’a pas voulu dire où exactement en Jamaïque avait été arrêté l’ex-élu haïtien ni s’il avait été interpellé en compagnie d’autres personnes.
Le président haïtien a été tué en juillet 2021, mais, malgré l’arrestation de plusieurs suspects, de nombreuses zones d’ombre persistent autour de ce meurtre.
Dès juillet, les autorités haïtiennes avaient lancé un avis de recherche contre John Joël Joseph, décrit comme un individu dangereux et armé.
Ouverture d’une enquête aux États-Unis
Au début de janvier 2022, Mario Palacios, un ancien militaire colombien accusé d’avoir fait partie du groupe d’une vingtaine d’hommes qui ont tué Jovenel Moïse et grièvement blessé son épouse dans leur résidence présidentielle à Port-au-Prince le 7 juillet 2021, a été inculpé aux États-Unis. Il avait aussi initialement été arrêté en Jamaïque avant d’accepter une extradition volontaire auprès la justice américaine. Il encourt la réclusion à perpétuité.
Sous le coup d’une notice rouge d’Interpol pour meurtre et complicité de meurtre, Mario Palacios avait été recruté en juin 2021 pour arrêter et enlever le président haïtien, selon la police fédérale américaine.
Le plan aurait ensuite changé et le groupe, sous la direction d’un homme identifié comme co-conspirateur n° 1, aurait été chargé de tuer Jovenel Moïse.
Plus de 40 personnes, dont une quinzaine de Colombiens et des Américains d’origine haïtienne, ont déjà été arrêtées dans le cadre de l’enquête.
Cependant, de nombreuses questions subsistent quant aux motivations autour de cet assassinat, qui a encore davantage plongé dans l’incertitude ce pays des Caraïbes gangrené par la pauvreté, l’insécurité et la corruption.
L’enquête haïtienne n’a pas permis de déterminer l’identité des commanditaires.
Le Congrès américain a de son côté ordonné cette semaine l’ouverture d’une enquête sur l’assassinat.
Source/AFP
Photo/Archives
www.anmwe.com