BANGLADESH – De retour au Bangladesh, après un passage éclair en Inde, le natif de Cité Soleil a paraphé une pige de six mois avec l’équipe de Saif Sporting Club. Du même coup, il devient le joueur le mieux rémunéré dans la premier league. Joint par téléphone, il a accepté volontiers de parler de sa carrière footballistique tout en mettant l’accent sur son problème au sein de la sélection nationale avant d’évoquer son nouveau salaire.

Le Nouvelliste: Dites-nous depuis quand vous jouez à l’étranger ?

Wedson Anselme: Laissez-moi me présenter aux lecteurs du Nouvelliste. Je suis Wedson Anselme. On m’appelle aussi Suker. Je viens de Cité Soleil. Je suis le troisième né d’une famille de cinq enfants. Je jouais au foot depuis mon enfance. Je tiens à remercier mon père. Ce dernier m’a toujours encouragé à jouer au foot en m’achetant des ballons durant les vacances. Je joue à l’étranger depuis tantôt quatre ans au sein des équipes de Sheikh Jamal (Bangladesh), East Bengal (Inde) et Saif Sporting Club (Bangladesh).

LN: Vous nous dites quoi à propos du niveau du football pratiqué au Bangladesh ?

WA: Sans vous cacher, le niveau du football là-bas est très élevé. En fait, les responsables ont investi beaucoup d’argent pour attirer les étrangers, de quoi élever le niveau du championnat local.

LN: S’il faut comparer le championnat du Bangladesh à celui d’Haïti, vous en direz quoi ?

WA: Il n’y a pas de photo. En fait, sur le plan footballistique et infrastructurel, le projet des responsables asiatiques vise le futur. En Haïti, il n’y a pas lieu de parler d’infrastructures ou autres.

LN: En dépit de vos bonnes performances en Asie, vous ne faites pas partie de la sélection nationale. Vous avez une réaction ?

WA: Très bonne question. Avant de partir pour l’Asie, j’étais victime de ce genre de traitement. Cela dit, bien que je sois brillant en club, la porte de la sélection n’a toujours pas été ouverte pour moi. Il y a quatre ans depuis que je joue à l’étranger. Mes résultats sont là. En 2014, j’ai terminé meilleur buteur du championnat de Bangladesh. Tout le monde pensait qu’on allait m’appeler en sélection. Pour répéter un de vos confrères, il m’a dit qu’il a demandé à un responsable pourquoi Wedson n’est pas appelé en équipe nationale ?

La réponse fut que le niveau du championnat de Bangladesh est trop faible. Un an plus tard, on fait appel à un joueur jouant dans ce même championnat. Qui pis est, son équipe est classée dernière au classement. Je ne sais pas pourquoi on n’a pas encore fait appel à moi en sélection nationale. Que je sache, le problème n’est pas footballistique.

En novembre 2016, j’ai choisi de quitter Bangladesh pour aller en Inde. Vous savez que là, il y a beaucoup de joueurs haïtiens, membres de la sélection nationale. Je le fais juste pour voir s’ils vont m’appeler en équipe nationale.

J’ai été snobé. En mars 2017, j’ai joué au sein de la même équipe que mon ami Sony Nordé. J’ai l’habitude de l’appeler (frère et père) en Inde. En treize matchs, j’ai inscrit huit buts. Curieusement, ils ont fait appel à Sony, pas à moi. Cela dit, je suis victime d’une discrimination. Est-ce que c’est parce que je suis originaire de Cité Soleil ? Personne au sein de la FHF n’est en mesure de m’expliquer pourquoi. A dire vrai, j’ai comme l’impression lorsqu’ils ont fait appel à moi, ils ne veulent pas me donner la chance afin de m’imposer.

LN: Vous êtes à combien de trophées au Bangladesh ?

WA: Au total, j’ai déjà remporté dix trophées. Cinq sur le plan individuel et cinq sur le plan collectif.

LN: Avec un salaire mensuel de 13 000 dollars US (78 000 en six mois), après votre accord pour six mois avec Saif Sporting Club, vous êtes devenu le joueur le mieux payé de la premier league de Bangladesh, n’est-ce pas ?

WA: Bien sûr ! C’est une vérité. Je suis le joueur, pour l’instant, le mieux rémunéré au Bangladesh. Ce qui m’étonne, c’est la réaction des médias haïtiens et de la population haïtienne. Cependant, je comprends pourquoi ils ont eu cette réaction. En fait, ils ignorent le salaire des joueurs haïtiens. Quand vous êtes professionnel, il n’y a pas de secret dans votre vie. Vous savez le montant du salaire de Messi, Neymar et autres, et pourquoi pas Wedson Anselme.

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Source/Le Nouvelliste
Photo/Le Nouvelliste
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Wedson-Anselme