PORT-AU-PRINCE – Le parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod) affirme ne pas être étonné de la position de l’Organisation des États américains (Oea) visant à dénoncer la responsabilité de la communauté internationale dans la situation difficile que connaît Haïti, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

L’Oea devrait aussi reconnaître sa responsabilité dans la crise haïtienne, affirme Raphael André, porte-parole du Mopod.

Le Mopod dézingue l’Oea par rapport à son bilan, effectué sur les décisions prises par la communauté internationale pour Haïti.

Responsable de nombreux torts causés à la population haïtienne par la communauté internationale, l’Oea devrait d’abord dresser son propre bilan concernant son rôle dans la destruction d’Haïti, insiste le Mopod.

« L’Oea se trouve au sein du Corp Group [1], qui a joué un rôle important dans les différentes décisions prises par la communauté internationale pour Haïti, au cours des dix dernières années. L’Oea ne peut pas prétendre présenter ce bilan, puisque le sien est catastrophique ».

Des mesures contraires aux vœux de la communauté internationale doivent être prises pour sortir Haïti de son impasse actuelle, estime le parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien, jugeant destructives les décisions en cours d’exécution dans le pays.

Par rapport au climat de terreur, qui atteint son paroxysme sur le territoire national, le parti politique Mopod dénonce la passivité flagrante des autorités étatiques, qui, selon lui, ne réagissent pas, parce qu’elles se sentiraient confortables dans cette conjoncture.

La commission de négociation d’Ariel Henry n’a aucune formule démocratique, visant à mettre à la tête du pays un président. Elle vise à maintenir le statu quo, dénonce le parti politique Mopod.

Le parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien invite la population à se mobiliser, pour défendre son droit de vivre, compromis par les bouleversements qui sévissent dans le pays depuis des années.

Dans un document en date du 8 août 2022, l’Organisation des États américains (Oea) appelle à « renverser le processus de violence » en Haïti, « au moyen de nouvelles conditions institutionnelles accompagnées d’un engagement international différent ».

« Les 20 dernières années de présence de la communauté internationale en Haïti constituent l’un des échecs les plus importants et manifestes de mesures mises en œuvre et d’actions réalisées dans le cadre de quelque action de coopération internationale que ce soit », considère l’Oea.

« Étant donné qu’elle a échoué, la communauté internationale s’est retirée d’Haïti, laissant derrière elle chaos, destruction et violence », critique l’Organisation des États américains. [dj emb rc apr 10/08/2022 18:20]

[1] Ndlr : Le Core group est composé de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, des ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne et du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains.

Source/AlterPresse
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