L’ouragan, rétrogradé lundi de catégorie 5 à 4 reste très dangereux. Mardi, il se trouvait toujours au-dessus de l’île de Grand Bahama, affectée par des pluies torrentielles et des vents « catastrophiques », a souligné le Centre national des ouragans américain (NHC) dans son bulletin, précisant qu’il devait se déplacer vers l’ouest dans la nuit.

La tempête devrait ensuite approcher de la côte est de la Floride de mardi soir à mercredi matin, puis aller près des côtes de Géorgie et de Caroline du Sud mercredi soir et jeudi, selon le centre.
Ces États, après des jours d’incertitude sur le trajet de l’ouragan, ont ordonné l’évacuation de centaines de milliers de résidents.

« Si vous êtes dans une zone d’évacuation, partez MAINTENANT », a lancé le sénateur et ancien gouverneur de Floride Rick Scott. « Nous pouvons reconstruire vos maisons. Nous ne pouvons pas reconstruire votre vie ».

Dégâts « sans précédent »
Aux Bahamas, le premier ministre des Bahamas, Hubert Minnis, a annoncé lors d’une conférence de presse que cinq personnes étaient mortes sur les îles Abacos, en qualifiant l’ouragan de « tragédie historique » pour cet archipel des Caraïbes composé de quelque 700 îles, dont une trentaine sont habitées.

Rues inondées, toitures emportées, arbres déracinés : les premières images donnaient une idée de la violence de la tempête. Le ministère du Tourisme a annoncé que les opérations de secours avaient commencé « là où les conditions le permettent ».
Pour beaucoup, l’attente était terrifiante.

« Nous sommes sous l’eau », a écrit dans un SMS consulté par l’AFP Kendra Williams, qui habite à Grand Bahama. « Nous sommes dans le grenier. S’il vous plaît, quelqu’un peut-il nous aider ou nous envoyer de l’aide. S’il vous plaît. Mon fils, mes six petits-enfants et moi sommes dans le grenier ».

Les autorités des Bahamas ont indiqué recevoir elles aussi de nombreux appels à l’aide à la tonalité désespérée. « Nous avons beaucoup de personnes affolées qui nous appellent », a déclaré à l’AFP Don Cornish, responsable des services de secours.
Hubert Minnis a évoqué des dégâts « sans précédent » suite aux pluies torrentielles et aux vents violents qui se sont abattus sur l’archipel. Or si le NHC prévoit un « affaiblissement graduel », il prévient que Dorian devrait rester « un puissant ouragan au cours des deux prochains jours ».

Selon de premières évaluations lundi des autorités et des responsables de la Croix-Rouge sur le terrain, quelque 13 000 maisons pourraient avoir été endommagées ou détruites et l’ouragan a causé des « dégâts considérables » dans les îles Abacos et de Grand Bahama.

État d’urgence
A Washington, le président Donald Trump a réuni les responsables des services d’urgence, évoquant un ouragan qui « semble monstrueux ».
« Nous nous attendons à ce qu’une bonne part de la côte est soit impactée et une partie le sera très, très durement », a-t-il déclaré.

Le gouverneur de Caroline du Sud, Henry McMaster, a déclaré dimanche l’état d’urgence. « La force et le caractère imprévisible de la tempête nous obligent à nous préparer à tous les scénarios », a-t-il expliqué, ordonnant l’évacuation obligatoire de la côte de l’État, une mesure affectant environ 800 000 habitants.

Une évacuation obligatoire a également été ordonnée pour les régions côtières des comtés de Palm Beach et Martin, en Floride, et pour six comtés côtiers de Géorgie.
Selon la Croix-Rouge américaine, 19 millions de personnes vivent dans des zones qui pourraient être touchées. Jusqu’à 50 000 personnes en Floride, en Géorgie et en Caroline du Sud pourraient avoir besoin d’un abri d’urgence en fonction de l’impact.

A Jensen Beach, dans le sud de la Floride, Joe Lewis, 61 ans, se préparait à quitter un parc de mobile-homes presque désert.

« Quand je reviendrai, cet endroit pourrait avoir disparu », a-t-il expliqué à l’AFP. « La nature peut être redoutable. La seule qui chose qui compte, c’est votre vie, pas ce que vous possédez ».

La Floride, principalement constituée d’une péninsule, se trouve chaque année en première ligne pour la saison des ouragans.

Source/La Presse
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