Michel Martelly

VIETNAM – Invité par le Forum économique et le ministère du Tourisme du Vietnam, Michel Martelly a participé, le 5 décembre, à un sommet touristique au Vietnam. Accompagné de son épouse, l’ancien président haïtien en a profité pour visiter les officiels vietnamiens, les responsables du Parti communiste du Vietnam, une école de musique, des universités et le siège de Viettel, propriétaire de la Natcom. Depuis le Vietnam, Martelly a répondu aux questions du Nouvelliste.

Le Nouvelliste : Le président Martelly est au Vietnam, peut-on savoir dans quel cadre se situe cette visite ?
Michel Martelly : Ça fait longtemps que je devais venir au Vietnam. J’avais dû annuler un voyage pendant mon mandat. J’ai donc profité de ce voyage pour faire d’une pierre plusieurs coups.

D’abord, j’ai été invité par le Forum économique et le ministère du Tourisme du Vietnam à participer à un sommet touristique comme ancien président d’Haïti pour partager l’expérience d’Haïti avec quelques acteurs du secteur touristique ici, secteur qui est en pleine expansion au Vietnam. Avant mon intervention au forum, j’ai rendu une visite de courtoisie à la vice-présidente du Vietnam, S.E.Mme. Dang Thi NGOC Thinh et j’ai eu un entretien avec le ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, M. Le Khan Hai.

Mon épouse, Sophia, qui m’accompagnait, a profité pour faire avancer des projets en veilleuse depuis un certain temps. La FREB a reçu du Groupe Haven un don de matériel agricole qui sera distribué à des associations de femmes rurales dans diverses zones du pays.

Nous en avons aussi profité pour rencontrer deux universités vietnamiennes dans le cadre de coopération avec la FREB. Sophia a signé, pour la FREB qu’elle préside, un protocole d’accord avec l’Université nationale d’agriculture du Vietnam pour développer ensemble un programme de bourses et d’échanges au profit des étudiants haïtiens en agriculture. Nous avons aussi saisi l’occasion de rencontrer les responsables de l’académie de musique du Vietnam à Hanoi afin de discuter de la possibilité d’offrir des bourses d’études en musique.

Depuis l’inauguration de la Natcom, les dirigeants du Groupe Viettel m’avaient invité à leur siège au Vietnam. J’ai pu finalement répondre à leur invitation et visiter leur musée. J’ai été content d’y voir une photo prise lors de l’inauguration de la NATCOM exposée.

En tant que leader spirituel du PHTK, j’ai eu la chance de rencontrer le chef du parti communiste du Vietnam.

Malgré un agenda chargé, j’ai eu aussi la chance de faire un peu de tourisme. J’ai visité plusieurs sites à Hanoi mais j’ai surtout visité le mausolée de Ho Chi Min, où j’ai pu saluer la dépouille de ce grand leader de la révolution vietnamienne, dont le corps embaumé est exposé aux visiteurs.

Voilà en quelques mots les détails de ma visite au Vietnam. J’en reviens charmé par l’accueil et l’amabilité du peuple vietnamien.

Le Nouvelliste : Quel a été le message délivré par le président Martelly au sommet ?
Michel Martelly : Dans mon intervention, devant un groupe sélect d’entrepreneurs et opérateurs touristiques, je n’ai pas manqué l’occasion de faire la promotion de la destination d’Haïti et du même coup inviter les tours opérateurs, chambres de commerce et comité du tourisme à venir en prospection en Haïti et à envisager de notre pays une destination pour les Vietnamiens. Dans ce sens, j’ai rappelé les efforts consentis durant mon mandat tout en rassurant mon auditoire de la volonté farouche du président Jovenel Moïse et de la capacité de son équipe, malgré un climat politique difficile, de matérialiser une coopération et faire d’elle un succès.

Le Nouvelliste : Ce déplacement est celui de l’ancien président ou celui de l’artiste ?
Michel Martelly : On peut dire que c’est surtout l’ancien président. Toutefois, dans le cas de l’Académie de musique, le musicien que je suis a assisté à des petites performances de leurs étudiants en musique traditionnelle vietnamienne et en jazz. Pa bezwen di w ke mwen chante !

Le Nouvelliste : Quel est le regard de l’ancien président sur ce qui se passe en Haïti depuis quelques semaines ? Lui qui contrôle le PHTK et qui a des ministres dans le gouvernement.
Michel Martelly : D’abord, je voudrais partager avec vous, que dans ma façon de faire, je n’ai aucun contrôle sur le PHTK et n’ai aucun ministre dans le gouvernement. Pour être clair, je dirais plutôt que c’est le PHTK qui est représenté dans le gouvernement.
Sur la politique, je l’ai dit souvent, en Haïti il y a un système désuet. Tant que le système ne sera pas revu, corrigé et même éradiqué, il y aura toujours de nouveaux problèmes. Maintenant, comment aborder ce changement ? Il revient aux autorités en place de décider. Nous savons que notre Constitution est source de crises. Il faudra aussi noter la faiblesse de nos institutions. L’État doit être fort pour permettre aux institutions de jouer leur rôle.

Source/Le Nouvelliste
Photo/le Nouvelliste
www.anmwe.com