LA HAVANE — Raúl Castro s’attend à ce que son successeur à la présidence du pays, Miguel Mario Diaz-Canel Bermúdez, effectue deux mandats de cinq ans et le remplace éventuellement à la tête du Parti communiste cubain.

C’était la première fois que le président cubain sortant partageait sa vision de l’avenir politique du pays après son départ ou son décès. À ses yeux, il est clair que M. Diaz-Canel assumera un jour l’ensemble de ses pouvoirs.

M. Diaz-Canel a officiellement succédé jeudi à Raúl Castro, qui a exercé les fonctions de président de Cuba pendant 12 ans.

L’Assemblée nationale a souscrit à la candidature de M. Diaz-Canel.
Celui-ci s’est empressé d’assurer qu’il préserverait le système communiste de l’île, tout en promettant de réformer l’économie et de rendre le gouvernement plus à l’écoute de la population. S’adressant aux Cubains en direct à la télévision, le nouveau président de 57 ans a dit que M. Castro, qui est âgé de 86 ans, demeurerait l’homme le plus puissant de l’île, en tant que chef du Parti communiste.

«Le peuple a donné à cette assemblée le mandat d’assurer la continuité de la Révolution cubaine à ce moment crucial et historique, qui sera défini par toutes nos réussites en poursuivant la modernisation de notre modèle social et économique», a lancé M. Diaz-Canel.

Il a répété que les changements surviendraient conformément au plan sur 12 ans établi par l’Assemblée nationale et le Parti communiste. Ce plan prévoit une croissance modérée de l’entreprise privée, tout en maintenant les pans les plus importants de l’économie entre les mains de l’État. Le nouveau président a affirmé que Cuba, comme toujours, était prête à négocier avec les États-Unis, mais qu’elle refusait toutes les demandes de Washington concernant des changements internes.

Après le discours de son successeur, M. Castro a indiqué qu’il s’attendait à ce que celui-ci le remplace à titre de secrétaire général du parti à sa retraite en 2021.

«À partir de ce moment-là, je ne serai qu’un soldat de plus pour défendre la Révolution», a-t-il déclaré.

Faisant face à l’inéluctable réalité de son âge avancé, Raúl Castro tente d’adoucir la transition du pouvoir des mains des révolutionnaires vieillissants vers une nouvelle génération de dirigeants qui va devoir affronter une économie stagnante, une population vieillissante et une ferveur révolutionnaire décroissante chez les jeunes, plus intéressés par la culture de consommation mondialisée qu’aux principes anticapitalistes et nationalistes propagés par les médias officiels de l’État.

Son départ de la présidence marque néanmoins une étape symbolique importante pour le pays accoutumé au régime totalitaire imposé depuis 60 ans par le leader de la révolution Fidel Castro, puis par son frère Raúl.

La plupart des Cubains ne savaient pratiquement rien de M. Diaz-Canel avant son discours télévisé.

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Source/Journal Metro
Photo/RFI
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