KATMANDOU, NEPAL – Un puissant séisme de magnitude 7,8 a fait plus de 2.000 morts et provoqué d’importantes destructions au Népal, ce samedi 25 avril, à Katmandou et le centre du Népal, faisant plus de 2.000 morts selon un bilan encore provisoire publié dans la matinée de dimanche. “L’Obs” fait le point.
# Quand et où s’est produit le séisme ?
Selon l’Institut américain de géophysique (USGS), le séisme de magnitude 7,8 s’est produit à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Katmandou vers midi. Sa magnitude – initialement évaluée à 7,5 – a ensuite été revue à la hausse. Selon les médias locaux, les secousses ont duré entre 30 secondes et deux minutes.
Son foyer était peu profond – seulement deux kilomètres selon l’USGS – ce qui a aggravé les conséquences.
Il s’agit du séisme le plus grave survenu au Népal depuis celui de 1934 qui avait fait plus de 8.500 morts.
Le séisme également été ressenti dans le nord de l’Inde et en Chine, ainsi qu’au Bangladesh, ce qui a provoqué des scènes de panique dans les rues de la capitale, Dacca.
# Quel est le bilan provisoire ?
Le bilan des morts au Népal ne cesse de grimper. Dimanche matin, il s’élevait déjà à plus de 2.000 morts.
Dans la matinée de dimanche, le porte-parole de la police népalaise, Kamal Singh Ban, a déclaré que 1.953 personnes avaient été tuées au Népal même. En Inde, les autorités ont fait état de 53 morts. Dix-sept personnes ont été tuées au Tibet, selon la presse officielle chinoise.
Les agences humanitaires sur place ont encore du mal à évaluer l’ampleur des destructions et des besoins. “On essaie d’évaluer l’ampleur de la catastrophe”, a confié un responsable de l’ONG Médecins du Monde.
# Quels sont les dégâts ?
Le tremblement de terre a notamment provoqué l’effondrement de la tour historique de Dharhara, l’une des attractions touristiques de la capitale népalaise Katmandou, selon des témoins. Une dizaine de corps ont été extraits des ruines, selon un photographe de l’AFP.
Des neuf étages de cette tour blanche surmontée d’un minaret de bronze, datant du XIXe siècle, ne restent quasiment que des décombres, selon les images télévisées.
Des habitants pris de panique se sont rués dans la rue au moment du séisme qui s’est produit à l’heure du déjeuner et des bâtiments se sont effondrés à travers la ville.
Tout a commencé à trembler. Tout est tombé. Les murs le long de la rue principale se sont écroulés. Les grilles du stade national se sont effondrées”, a raconté un habitant de Katmandou, Anupa Shrestha.
Les communications, l’électricité et l’eau courante ont été coupées, a indiqué l’ONG Oxfam, qui “se prépare à apporter de l’eau potable et des denrées de première nécessité”, selon la directrice de son bureau au Népal, Cecilia Keizer.
A Katmandou, selon Kari Cuelenaere, une responsable de l’ambassade des Pays-Bas, une piscine s’est totalement vidée dans un hôtel où se tenait une réception pour la fête nationale néerlandaise. “C’était horrible, tout d’un coup toute l’eau est sortie de la piscine et a trempé tout le monde, les enfants ont commencé à hurler”, a-t-elle raconté.
Certaines parties de la ville se sont effondrées, la poussière s’élevait [du sol]… Il y avait beaucoup d’hélicoptères de secours”, a-t-elle ajouté.
Sur le mont Everest, “une avalanche du Mont Pumori a frappé le camp de base et en a enseveli une partie”, a indiqué un responsable de l’office du tourisme népalais, Gyanendra Kumar Shrestha. Cette avalanche a fait dix morts “y compris des grimpeurs étrangers” dans le camp de base où se trouvaient plus de 1.000 personnes, a-t-il également annoncé.
# Où en est l’aide internationale ?
Les propositions d’aide ont commencé à affluer de l’étranger. Les Etats-Unis ont d’ores et déjà annoncé l’envoi d’une équipe de secours et le déblocage d’une première enveloppe d’un million de dollars pour venir en aide au Népal, selon l’agence américaine d’aide USAID.
La Norvège a de son côté promis 30 millions de couronnes (3,5 millions d’euros) pour l’aide humanitaire. La France, l’Allemagne et la Chine se sont déclarées prêtes à offrir leur assistance.
En parallèle, de nombreuses agences humanitaires s’organisent même si elles peinent encore à évaluer les besoins sur place. “On essaie d’évaluer l’ampleur de la catastrophe”, a confié un responsable de l’ONG Médecins du Monde, qui dispose d’une équipe au Népal, mais qui doit faire face aux difficultés d’accès sur la zone sinistrée alors que la plupart des télécommunications ont été coupées dans la région.
Des volontaires et du personnel de l’agence de la Croix-Rouge au Népal s’affairent à assister les secours pour rechercher d’éventuels survivants et administrer de l’aide aux blessés, a indiqué l’agence dans un communiqué.
“La banque du sang de la Croix-Rouge à Katmandou approvisionne également les installations médicales de la capitale”, a-t-elle indiqué, précisant que ses stocks dans le pays étaient “limités” et qu’elle allait mettre à contribution ses bureaux de Kuala Lumpur et de Dubaï.
Source/L’OBS
Photo/El Universal