NICE, France – C’était une soirée chaude à Nice, un moment pour les Français de se retrouver, de respirer l’air de la Côte d’Azur et de célébrer leur pays, comme ils le font tous les 14 juillet. La promenade des Anglais, haut lieu touristique au paysage paradisiaque, s’est transformée en enfer jeudi quand le conducteur d’un camion de plusieurs tonnes a foncé dans la foule et fauché au moins 77 vies.

L’attaque, dont le caractère terroriste « ne peut être nié », selon le président français, François Hollande, a coûté la vie à plusieurs enfants et fait au moins une vingtaine de blessés.

Vers 22 h 30, les milliers de personnes rassemblées au bord de la Méditerranée ont commencé à courir pour échapper au camion fou. Dans la foule, il y avait Amhai Sharib, venu de la ville de Fréjus avec ses deux filles pour voir les feux d’artifice. « Il y a eu un gros mouvement de foule, on entendait les gens crier, pleurer. Il [le camion] fonçait partout, dans les murs, dans un poteau en reculant et en partant. On entendait crier, pleurer au secours, il fonçait tout droit, comme s’il n’y avait rien devant lui », a-t-il raconté, quand Le Devoir l’a joint chez un homme qui avait offert de l’héberger, quelques heures après l’attaque. Près de lui, Léa et Éva avaient cessé de pleurer. Elles étaient devenues silencieuses. « Je pense qu’elles sont en état de choc », a laissé tomber le papa.

Quand le mouvement de foule a commencé à la transporter, Léa est tombée. Elle s’est ouvert le genou. Son papa l’a prise dans ses bras ; il a tenu sa soeur par la main. Et il a couru. « Dans la rue, je devais cacher les yeux de ma fille, parce qu’il y avait plein de sang, a rapporté Amhai Sharib. On se retrouve avec plein de gens par terre, morts. »

Célia Delcourt, 18 ans, a aussi été emportée par la foule. « Pendant une dizaine de minutes, les gens s’arrêtaient, les gens se remettaient à courir, on courait aussi, a-t-elle affirmé au Devoir. On ne savait jamais ce qui se passait. C’était la panique, le stress, l’incompréhension. »

Une violence absolue
Selon ce qu’ont rapporté les autorités jeudi soir, le camion — qui était possiblement chargé d’armes et de grenades — a avancé sur une distance de deux kilomètres avant d’être neutralisé. Le chauffeur a été abattu. Selon une source policière qui s’est confiée à l’Agence France-Presse, des papiers d’identité au nom d’un Franco-Tunisien ont été retrouvés dans le camion.

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Source/Le Devoir
Photo/Archives/Le Devoir
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Camion-Nice