MILAN – Un pont sur une importante autoroute qui relie l’Italie à la France s’est effondré mardi dans la ville italienne de Gênes lors d’une violente tempête, tuant au moins 26 personnes, en blessant 16 autres et projetant des dizaines de véhicules à 45 mètres en contrebas.

Le premier ministre Giuseppe Conte a parlé d’une «immense tragédie… inconcevable dans un système moderne comme le nôtre, un pays moderne».

Une énorme section du pont de Morandi est tombée en milieu de journée sur une zone industrielle, envoyant des tonnes d’acier et de béton torsadés sur les entrepôts situés en contrebas. Des photos de l’agence de presse italienne ANSA montrent un grand vide entre deux sections du pont.

Angelo Borrelli, responsable de l’agence de protection civile italienne, a déclaré que 30 ou 35 voitures et trois camions lourds se trouvaient sur la section de 80 mètres du pont qui s’est effondrée.

Des centaines de pompiers et de secouristes cherchaient des survivants dans les décombres. Les pompiers ont révélé qu’au moins deux personnes avaient été tirées vivantes de véhicules et transportées à l’hôpital par hélicoptère.

Une vidéo laisse entendre un homme qui crie: «Oh mon Dieu, oh mon Dieu!» On voit également un camion vert qui s’est immobilisé à quelques mètres seulement du gouffre.

M. Borrelli a déclaré lors d’une conférence de presse à Rome que les victimes semblaient toutes s’être trouvées dans des véhicules tombés du pont.

La catastrophe s’est produite sur une autoroute qui relie l’Italie à la France et aux villes du nord de l’Italie comme Milan, jusqu’aux plages de la Ligurie. Le pont Morandi relie l’autoroute A10 qui va vers la Côte d’Azur et l’autoroute A7 qui continue vers le nord en direction de Milan. Inauguré en 1967, il fait un peu plus d’un kilomètre de long.

L’effondrement s’est produit à la veille d’un grand congé estival célébré mercredi, qui marque la fête religieuse de l’Assomption de Marie. C’est le sommet de la saison estivale, alors que la plupart des entreprises sont fermées et que les Italiens se dirigent vers les plages ou les montagnes. Cela signifie que le trafic aurait pu être plus lourd que d’habitude sur l’autoroute de Gênes.

Un «échec de l’ingénierie»?

La conception du pont a été dénoncée par le passé. Antonio Brencich, un professeur spécialisé dans la construction en béton armé à l’Université de Gênes, a qualifié le pont «d’échec de l’ingénierie» dans un entretien en 2016.

«Ce pont est mal fait. Tôt ou tard, il faudra le remplacer. Je ne sais pas quand. Mais il y aura un moment où le coût de l’entretien sera plus élevé qu’un remplacement», avait-il expliqué au média italien Primocanale.

M. Borrelli a indiqué que des ingénieurs vérifiaient d’autres parties du pont et que certaines zones étaient évacuées par mesure de précaution. Il a précisé que les ingénieurs tentaient toujours de comprendre la cause de l’effondrement.

«Vous pouvez voir qu’il y a de très grandes portions du pont (qui se sont effondrées). Nous devons enlever tous les décombres pour nous assurer que toutes les personnes ont été retrouvées», a-t-il ajouté. Il a précisé que plus de 280 secouristes et des équipes canines étaient sur place.

«Des opérations sont en cours pour extraire des personnes emprisonnées sous des parties du pont et du métal tordu», a-t-il dit.

Le ministre des Transports, Danilo Toninelli, a qualifié l’effondrement d’«énorme tragédie», ajoutant que si la négligence a joué un rôle, «celui qui a commis une erreur devra payer».
M. Toninelli a déclaré que l’entreprise qui a la concession pour exploiter cette section de route avait affirmé que l’entretien du pont était à jour et qu’aucun travail n’était effectué au moment de l’effondrement. Mais il a ajouté que les autorités étaient sur le point de lancer un appel d’offres de 20 millions d’euros pour des travaux de sécurité importants sur la passerelle.

«Il n’y a pas eu suffisamment d’entretien et de vérification. (…) De nombreux ponts et viaducs en Italie ont été construits — presque tous — dans les années 1960», a-t-il souligné.

Depuis qu’il a pris ses fonctions il y a deux mois, M. Toninelli dit avoir demandé des mises à jour sur l’état de tous les ponts et viaducs en Italie. Plusieurs de ces infrastructures sont exploitées par des entreprises privées.

Le président français, Emmanuel Macron, a quant à lui offert l’aide de son pays lors d’un appel téléphonique avec le premier ministre italien Giuseppe Conte, qui devait se rendre à Gênes plus tard dans la journée.

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Source/MSN
Photo/Archives
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