FRANCE, CENTRE BRETAGNE – Mikerson Olivier, prêtre à Callac (Côtes-d’Armor) en Centre-Bretagne, s’en va avec le sentiment que ses origines haïtiennes n’étaient pas acceptées par des paroissiens.
Mikerson Olivier, 30 ans, est arrivé à Callac, une commune de 2 000 habitants située entre Guingamp et Carhaix, en septembre dernier pour prendre les rênes de la paroisse. Le jeune prêtre, ordonné en 2012, avait pris la succession d’Hubert Forget, le curé du canton.
Nommé à l’autre bout du départementMais ses origines haïtiennes ont visiblement du mal à passer auprès de certains membres de la communauté chrétienne de la commune. Le week-end dernier, c’est le vicaire général du diocèse de Saint-Brieuc qui, en personne, est venu officier lors de la messe. Mal à l’aise à Callac, Mikerson Olivier officiera prochainement dans les paroisses de Broons et Caulnes, dans le pays de Dinan (Côtes-d’Armor).
Trois questions à…Gérard Nicole, vicaire général du diocèse de Saint-Brieuc.
Mikerson Olivier, le curé de Callac, n’officiera plus au sein de sa paroisse. Pourquoi ?
Il a ressenti que ses origines haïtiennes et certaines de ses initiatives pastorales (notamment concernant le travail en équipe) n’étaient pas accueillies comme des chances pour vivre ensemble l’Évangile et servir la mission de l’Église. Il en a beaucoup souffert, au-delà de ce qui lui était possible de supporter. L’évêque de Saint-Brieuc a entendu cette souffrance, et n’a pas voulu la prolonger. Après un temps de repos, il officiera donc auprès des paroisses de Broons et Caulnes.
A-t-il fait face à des propos racistes ?
Il faut se montrer prudents, je ne peux pas l’affirmer. Lorsqu’il m’a fait part de son mal-être, l’abbé m’a dit qu’il a progressivement eu le sentiment que ses origines et ses initiatives pastorales avaient du mal à être acceptées.
Au niveau du diocèse, quelle est votre réaction ?
Bien entendu, nous regrettons cette situation. Vendredi, je vais passer la journée à Callac. Je vais rencontrer tous les membres de l’équipe d’animation paroissiale pour mieux comprendre ce qui s’est passé. Je vais écouter et essayer d’apaiser. En tout cas, cela nous amène à nous interroger autour de l’acceptation de la différence, au niveau de l’âge, des origines ou des sensibilités religieuses. Je n’exclus pas que nous soyons ensuite amenés à proposer une rencontre avec les paroissiens. S’il y a quelque chose à guérir, cela passera par les mots.
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Source/Ouest France
Photo/Ouest France
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