LAVAL, Qc, Canada – La femme assassinée à Laval dimanche craignait tellement pour sa vie qu’elle a insisté pour nommer l’homme qui l’aurait menacée à la répartitrice lorsqu’elle a appelé le 911, deux jours avant d’être abattue.

Au lendemain du meurtre, les proches de Marly Edouard se posaient plusieurs questions et se demandaient notamment si son appel logé aux policiers pour des menaces de mort a bien été pris au sérieux.

Vendredi dernier, la victime de 32 ans a téléphoné au 911 afin de déposer une plainte contre l’ex-conjoint de sa nouvelle blonde.

Deux patrouilleurs du Service de police de Laval auraient ensuite discuté avec elle par téléphone, plutôt qu’en personne en raison de la pandémie.

Elle avait peur que son présumé assaillant engage un tueur à gages pour l’assassiner, selon nos informations.

Pour une raison inconnue, aucune plainte formelle n’aurait été enregistrée à la suite de cette discussion, toujours d’après nos sources.

Préposée aux bénéficiaires pour une agence de placement, Mme Edouard a été tuée d’une balle dans la tête deux jours plus tard, alors qu’elle partait travailler, selon la sœur de la victime.

Son corps a été découvert par un voisin, vers 6 h 30 dimanche, à l’extérieur d’un immeuble à condos dans le quartier Chomedey. Une arme de poing a été trouvée à proximité.

La Sûreté du Québec poursuit l’enquête sur le meurtre. De son côté, le Bureau des enquêtes indépendantes se penche sur les interventions policières précédentes dans cette affaire.

« Prise au sérieux ? »

Les circonstances entourant le meurtre de Mme Edouard laissent en suspens de nombreuses questions pour ses proches, qui en savaient très peu sur sa situation amoureuse.

« Le pire, c’est qu’on apprend qu’elle voulait porter plainte. Qu’est-ce qui a été fait [pour la protéger] ? Toute la famille veut savoir ce qui est arrivé à notre petite sœur », lance Marie Ketty Leslie Edouard-Charles, qui vit en Floride.

« Elle appelle la police et on la retrouve morte moins de 48 heures plus tard. Est-ce qu’elle a été prise au sérieux ? » se demande aussi sa sœur aînée, qui a demandé l’anonymat par crainte pour sa sécurité, puisqu’elle vit au Québec.

« On a parlé de tout et de rien la veille au téléphone. Elle avait plein de projets avec son entreprise Symbiose 509. Jamais elle n’a mentionné ses problèmes », souffle-t-elle, la gorge nouée.

Source/Journal de Montréal
Photo/Journal de Montréal
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