L’Argentine de Lionel Messi, finaliste en 2014, est au bord de l’élimination du Mondial 2018. Humiliée jeudi 3-0 par la Croatie, qui s’est qualifiée pour les huitièmes de finale, elle n’a plus son destin en mains avant son dernier match de la phase de groupes, le 26 juin contre le Nigeria.
Même Diego Maradona se ronge les ongles. La star argentine, en tribunes à Nijni Novgorod, a assisté impuissant à la défaite surprise de son pays, plombé par une relance ratée de son peu souverain gardien Willy Caballero, immédiatement sanctionnée par un but magnifique d’Ante Rebic (53e).
À dix minutes du terme, Luka Modric a douché l’Albiceleste d’un autre but splendide, de loin (80e), avant qu’Ivan Rakitic n’ajoute à l’humiliation dans le temps additionnel, à bout portant (90e+1).
Les Croates, déjà vainqueurs 2-0 face au Nigeria, se qualifient ainsi pour les huitièmes de finale. Quant aux Argentins, ils vont désormais devoir suivre de près les résultats de l’Islande, qui les a tenus en échec pour leurs débuts (1-1) et qui affronte vendredi le Nigeria. Une victoire islandaise compliquerait singulièrement l’affaire de Messi et compagnie…
Mais que s’est-il passé? Après son nul surprise contre l’Islande, l’Argentine était déjà au pied du mur lors de cette Coupe du Monde débutée sans certitudes ni repères collectifs. Son sélectionneur, Jorge Sampaoli, avait fait des choix forts après ces débuts ratés, laissant notamment sur le banc les stars Angel Di Maria ou Marcos Rojo, au bénéfice de joueurs moins connus, Gabriel Mercado (Séville FC) ou Maximiliano Meza (Independiente).
Il risque de vite se retrouver sous le feu des critiques argentines, car ces choix n’ont pas franchement été payants. L’Albiceleste s’est procuré des occasions en début de match, par Meza (contré par Dejan Lovren, 13e), puis surtout par Enzo Perez, auteur d’un invraisemblable raté (30e).
Messi, si seul…
Mais les Argentins se sont vite éteints face à une Croatie qui, si elle n’a pas dans son effectif de Lionel Messi, dispose en revanche d’un peu tout ce qui manque à l’Argentine: un collectif cohérent, un milieu de terrain qui sait construire des actions, une défense qui a des repères collectifs et un gardien décisif.
Car Caballero, intronisé gardien numéro 1 par Sampaoli au détriment de Sergio Romero avant la compétition, a bien réalisé une belle parade en début de match face à Ivan Perisic (5e), mais l’Argentine ne retiendra sûrement de son match que cette relance absurde qui a permis aux Croates d’ouvrir le score.
Et Lionel Messi? Il a étonné le journal Olé en début de match en se prenant la tête pendant l’hymne de son pays. Il a ensuite, comme contre l’Islande où il avait raté un penalty, beaucoup tenté pour porter son équipe, mais sans succès. La comparaison est cruelle avec son grand rival Cristiano Ronaldo qui a permis à son Portugal de s’imposer mercredi contre le Maroc (1-0) en inscrivant, déjà, son quatrième but du Mondial.
À 30 ans, la «Pulga» dispute peut-être en Russie son dernier Mondial. Après la défaite en finale en 2014, une sortie dès le premier tour ferait vraiment une tache au palmarès de cet immense joueur. Mais même génial, Messi ne peut pas tout faire tout seul.
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Source/La Presse
Photo/La Presse
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