Santo Domingo “Le président dominicain Danilo Medina a fait des déclarations publiques pour demander excuse et pardon aux Dominicains d’origine haïtienne”.
Cette petite phrase de l’ambassadeur dominicain en Haïti, Ruben Silié Valdez, est assez significative de l’évolution de la situation mais elle est pourtant passée inaperçue, et on se demande bien pourquoi.
La petite phrase a été “lâchée” au moment où l’ambassadeur Silié promettait de transmettre au président Medina la note de protestation du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique sur “la situation d’apatridie” créée en territoire dominicain par l’arrêt 168-13 de la Cour constitutionnelle.
La phrase a été reprise ce mercredi mais elle a été amputée de la partie traitant du “pardon”, les conseillers du président lui auraient dit que le choix et l’utilisation du thème « pardon » pourraient être interprétés comme une sorte d’aveu de culpabilité et un geste de désapprobation manifeste de la décision de la Cour suprême.
« Le président, lit-on aujourd’hui dans une note de presse, a présenté ses excuses mais il n’a pas demandé pardon” aux organisations représentant les Dominicains d’origine haïtienne qu’il a rencontrées lundi au Palais national pendant près d’une heure pour analyser les conséquences de la situation créée par l’arrêt de la Cour constitutionnelle (TC ).
“J’ai pu constater que les descendants d’Haïtiens vivent un drame humain”, avait par ailleurs regretté le président Danilo Medina ce mardi après une rencontre avec les représentants des organisations de défense des Dominicains d’origine haïtienne’.
“Ces personnes nées dans le pays vivent effectivement un drame humain auquel il faut être sensible”, a réitéré le Chef de l’État dominicain qui indique les avoir informés du fait que l’exécutif n’a pas l’autorité pour remettre en question les décisions de la Cour constitutionnelle et de la Junte centrale électorale.
De l’avis des observateurs, ces propos du président dominicain, quoique modérés, illustrent la pression croissante subie par les autorités dominicaines depuis la publication par la Cour constitutionnelle de l’arrêt 168-13 qui, aujourd’hui encore, continue de faire des vagues.
“Il faut intensifier les pressions, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur d’Haïti et de la République dominicaine”, a conseillé un haut cadre de la CARICOM ayant requis l’anonymat.
Source/HA/Radio Métropole Haïti
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