« Sa w sispèk la, se sa! Mwen pare pou m kontinye travay tèt kale!! #Haiti »

Le tweet est tombé sans appel. Sec. Sans un avant, sans un après. Vers 4 heures de l’après-midi, mercredi. La première dame de la République, Sophia Saint-Rémy, Mme Michel Martelly, a dit dans une traduction libre de son message : « Ce que tu crois, c’est bien cela. Je suis prête à continuer à travailler « tèt kale » suivi du hashtag Haïti en rouge.

Tèt kale dans cette phrase peut être simplement la reprise du slogan adopté par son mari depuis la campagne électorale de 2010 et qui sert de cris de ralliement pour les partisans de son mouvement politique ou être compris comme un synonyme de «sans m’arrêter». Des observateurs ont pourtant très vite interprété le message de la première dame comme une annonce politique en ces temps de précampagne électorale.

Veut-elle signifier qu’elle ne va pas prendre sa retraite politique, qu’elle va continuer à s’engager dans le social comme avant d’être la femme du président de la République ou confirme-t-elle qu’elle ira de l’avant ? Dans un récent sondage effectué par Eduardo Gamarra, professeur de relations internationales à l’Université internationale de Floride, Mme Martelly est apparue pour la première fois sur la liste des possibles candidats à la présidence avec 14% des intentions de vote des 1003 personnes interrogées.

Ce sondage tombé comme un cheveu sur la soupe, commandité par « des membres du secteur privé haïtien » restés dans l’anonymat, semblait tester les popularités dans le camp des pro-Martelly ou servir de ballon d’essai à une probabilité que de plus en plus de secteurs proches de l’administration sortante souhaitent certaine…

Mais le sondage avait fait ressortir que « 80% des sondés ont déclaré ne pas savoir qui serait le candidat le plus important si l’élection présidentielle devait avoir lieu aujourd’hui » (début mars). 61% des Haïtiens ont aussi dit qu’ils ne croient pas que les élections auront lieu. Quelques heures avant son tweet énigmatique, Sophia Martelly inaugurait des centres de santé au morne Puilboreau puis à Petit Bourg, au Borgne, en compagnie de la ministre de la Santé publique.

Dans un article que Le Nouvelliste avait consacré à Sophia Martelly le 14 novembre dernier, le journal avait titré « Sophia Martelly en campagne pour la santé » et l’article avait conclu qu’ « Il y a tellement de sections communales à découvrir et le monde de la santé à explorer que sa campagne n’est pas près de s’achever. »

Son tweet de ce 15 avril 2015 fait-il référence à cet aspect de ses occupations ou annonce-t-il un tournant ?

Edito/Frantz Duval/Le Nouvelliste

Photo/Archives

sofia