WASHINGTON          Dans un ouvrage qui sort au Etats-Unis, on apprend que l’ancien co-président de la CIRH, Jean Max Bellerive, et un beau-frère de Bill Clinton, lui aussi ex-président de la Commission intérimaire de reconstruction d’Haïti (CIRH), veulent aider une compagnie à s’approprier les réserves d’or d’Haïti estimées à 20 milliards de dollars.
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51 ans, Peter Schweizer, conservateur américain, président de « Government Accountability Institute », auteur de plusieurs best seller dénonçant la corruption des politiques, dont “Throw Them All Out: How Politicians and Their Friends Get Rich off Insider Stock Tips”, “Land Deals”…, a rendez-vous avec ses lecteurs le 5 mai 2015. Les Clinton sont dans sa ligne de mire à un moment où Hillary Clinton ne cache plus ses projets pour succéder à Barack Obama au bureau Oval de la Maison-Blanche.

Le dernier ouvrage de Peter Schweizer, “Clinton Cash: The Untold Story of How and Why Foreign Governments and Businesses Helped Make Bill and Hillary Rich” (L’argent de Clinton: l’histoire non racontée sur la manière dont des gouvernements étrangers et des entreprises ont aidé à faire de Bill et Hillary des gens riches) est, selon sa maison d’édition Harper Collins, une investigation de plus d’un an sur la fortune personnelle de Bill Clinton, plus de 100 millions de dollars, la Fondation Clinton et des décisions de Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américain ayant été profitables pour des donateurs étrangers, des gouvernements et des compagnies.
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L’auteur décrit en des termes uniques la façon dont Bill et Hillary combinent leurs intérêts politiques, personnels et philanthropiques, dit Adam Bellow, éditeur à HarperCollins. « Les sources citées scrupuleusement et les recherches exhaustives suscitent de sérieuses questions sur la fortune soudaine de Bill Clinton, leur jugement en termes d’éthique et la capacité de Hillary Clinton à occuper un poste plus élevé dans le service public », a ajouté l’éditeur de cet ouvrage, qui fouille le dossier minier parmi une douzaine d’autres affaires. Selon ce livre à paraître, Tony Rodham, frère de Hillary Clinton, fait partie du board de la compagnie VCS Mining qui a obtenu en 2012 deux permis d’exploitation d’or du gouvernement haïtien, les premiers délivrés en 50 ans, rapporte une note de la maison d’édition, une sorte d’avant-goût, de teaser.

VCS Mining a également dans son board l’ex-Premier ministre Jean Max Bellerive, ex-coprésident avec Bill Clinton de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH). VSC mining sur Tony Rodham et Jean Max Bellerive Sur son site, le VCS Mining, dans un communiqué de presse publié ce 6 mars 2015 « pour clarifier les circonstances entourant la délivrance des permis », a indiqué que M. R. Rodham et M. Bellerive ont rejoint le board comme conseillers le 27 octobre 2013, plus d’un an après l’obtention de ces permis d’exploitation à morne Bossa le 21 décembre 2012. VCS Mining a tenté d’obtenir depuis 2009 l’autorisation du gouvernement haïtien pour un projet à morne Bossa, dans le Nord-Est.
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Après plusieurs années de travail avec le gouvernement haïtien, les autorités locales, à travers Delta société minière SA, société partenaire de VCS Mining, a obtenu le renouvellement de son permis de recherche en 2010. Plus tard, après avoir fourni l’étude de faisabilité et au terme de plusieurs évaluations du Bureau des mines et de l’énergie, le VCS Mining a obtenu le permis d’exploitation. Sans aucune implication de M. Rodham et M. Bellerive dans le processus, a souligné le communiqué de presse de VCS Mining, qui se dit respectueuse des lois haïtiennes en la matière et de l’environnement.

Ludner Remarais, patron du BME explique Contacté par le journal, le directeur général du Bureau des mines et de l’énergie (BME), l’ingénieur Ludner Remarais, a confirmé la procédure évoquée par VCS Mining pour l’obtention du permis d’exploitation et affirmé n’avoir jamais parlé de dossier avec Jean Max Bellerive. Même pas dans un rêve. « Jamais, jamais », a insisté Ludner Remarais, numéro un du BME depuis le 25 mai 2012, un an après le départ de Jean Max Bellerive du devant de la scène politique. Tout le monde connaît l’intérêt de l’ex-Premier ministre Laurent Lamothe pour le développement du secteur minier. Il avait fait venir CGS, une compagnie sud-africaine pour étudier le potentiel minier. « Je n’ai jamais reçu un sou de lui pour VCS Mining.
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Il ne m’a jamais parlé d’une société minière », a assuré Ludner Remarais, qui souligne, qu’à l’heure actuelle, « il n’y a pas d’exploitation de gisement métallique en Haïti ». Le permis d’exploitation est une étape. Il faut que la compagnie cherche de l’argent, construise des infrastructures, fasse venir des engins lourds comme des bulldozers, des excavatrices. Il faut tout ça avant d’entrer dans la mise en production de la mine, a détaillé Ludner Remarais. Pour le moment, il n’y a que des paysans de Mont-Organisé, de l’Acul des pins qui font de l’orpaillage. Les toutes petites quantités qu’ils trouvent dans la rivière sont vendues tous les jeudis, a expliqué Ludner Remarais, qui lance un défi : « Montrez-moi où il y a une exploitation minière en Haïti ».

Ces derniers mois, des cadres du BME, des TPTC, du MEF, du ministère de l’Environnement ont travaillé, avec l’appui d’un expert de la Banque mondiale sur un projet de loi pour moderniser le secteur minier. La loi actuelle date de 1976 , a-t-il dit, sans s’aventurer sur la question des royalties sur la valeur du gisement. Ludner Remarais, qui dit ne pas avoir cette information en tête au moment de l’interview, n’a pas voulu donner de chiffres. On priorise l’emploi, les taxes et la stabilité de l’exploitation, a-t-il expliqué, précisant qu’il y a des variables prises en compte par des pays ayant des mines pour déterminer les royalties. Cela varie avec le prix de l’or sur le marché.

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Quand l’once d’or se vend à 1200 dollars US, les royalties sont de 5 %. 2000 dollars contre 7 % de royalties. Cela varie d’un pays à l’autre, a expliqué Ludner Remarais. Dans la loi en vigueur, en Haïti, les royalties sont de 2,5 %. Jean Max Bellerive fait le point Jean Max Bellerive, ex-ministre de la Planification, Premier ministre et coprésident de la CIRH, directement indexé, fait le point. « Comme ministre du Plan ou comme Premier ministre, je n’ai jamais eu rien à voir avec les questions minières, sauf quand des décisions étaient prises en Conseil des ministres. Donc en aucun cas je n’aurais pu être en position pour signer un contrat ou une convention avec une compagnie minière quelconque », a confié Bellerive. « A bien regarder le dossier, le permis d’exploitation a été signé en 2012. Donc, après mon départ comme Premier ministre et ministre du Plan.

Je me souviens d’ailleurs d’un communiqué de ladite compagnie paru dans la presse à l’époque qui remerciait la nouvelle administration Martelly et qui s’engageait à travailler au profit d’Haïti », s’est rappelé Jean Max Bellerive, qui explique comment sa route a croisé celle de VCS Mining. « En 2013, la compagnie s’est trouvée en face d’une situation de non-respect de la convention signée par l’Etat qui avait décidé de faire voter une nouvelle loi sur les mines et suspendait tous les droits acquis, appuyé en cela par un groupe de sénateurs.
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A ce stade, j’ai été consulté d’une part à cause de ma double réputation de bon connaisseur de l’administration publique haïtienne et sûrement également à cause des liens développés durant cette législature avec de nombreux parlementaires. Au cours de ces consultations (en 2013!!) il m’a été proposé de faire partie d’un conseil consultatif de la compagnie (advisory board). J’ai accepté la proposition qui n’est liée à aucune rémunération, ne m’accorde aucune participation au capital de l’entreprise ni ne me donne un pouvoir de décision au sein du conseil d’administration. Il s’agit d’un poste honorifique qui aurait pu me permettre d’être en relation avec des investisseurs intéressés à Haïti », a expliqué l’ex-Premier ministre.

« Il est intéressant de constater qu’une fois de plus (une fois de trop?) certains secteurs qui sont en fait les vrais bénéficiaires de contrats que j’aurais signés ne sont pas du tout cités dans l’article qui circule dans la presse. Jean Max Bellerive n’était en 2012 (oublie-t-on en cette occasion que le PM Conille sortait un tract qualifié d’audit sur ma gestion ?) ni en possibilité de signer des contrats ni d’en influencer la signature », a soutenu Jean Max Bellerive. Pour Jean Max Bellerive, il n’y pas de conflit d’intérêts en conseillant le VCS Mining.
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« Je n’étais pas dans les négociations et ne tirais aucun bénéfice financier de cette compagnie », a-t-il expliqué en confiant un dilemme : comment vivre décemment avec 75 000 gourdes de revenus sans donner de consultation au secteur privé ? D’un autre côté, Jean Max Bellerive a estimé, sans avoir lu le livre non encore sorti de Peter Schweizer (L’argent de Clinton: l’histoire non racontée sur la manière dont des gouvernements étrangers et des entreprises ont aidé à faire de Bill et Hillary des gens riches) que « son nom a été cité par ricochet » à cause de la proximité qu’il avait avec Bill Clinton. Il n’écarte pas la possibilité que son nom soit cité en relation avec des contrats de la CIRH.

Jean Max Bellerive ne croit pas être la cible de ces attaques à visées électorales. Il y a un secteur qui ne veut pas de Hillary Clinton à la Maison-Blanche, a analysé Jean Max Bellerive qui croit que le secteur minier a des potentiels importants que le pays devra apprendre à exploiter. Certains estiment à 20 milliards de dollars les gisements d’or dans le Nord-Est.

Source/Le Nouvelliste

Photo/Archives

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