Les firmes japonaises Toyota Motor Corp. et Sharp Corp, associées à NEDO (New Energy and Industrial Technology Organization of Japan, organisme public visant à supporter l’industrie et les innovations technologique du pays) sont en phase de développement d’une voiture à énergie solaire qui pourrait, théoriquement, se passer de toute recharge.
« L’avantage d’une voiture solaire est — si elle ne peut tenir une longue distance — qu’elle est vraiment indépendante de tout matériel de recharge », dit Koji Makino, chef de projet Toyota à Bloomberg.
La tendance actuelle montre une réelle croissance du marché de l’électrique – les ventes augmentent dans des marchés majeurs de l’hémisphère nord (selon CAM, un centre de recherche allemand regardant de près les mutations du marché de l’automobile), simultanément aux investissements croissants des grandes firmes automobiles et aux nouvelles initiatives (moins connus que le leader du tout-électrique Tesla, existent aussi Karma ou encore Lightyear One, projet d’une star-up néerlandaise entrant en production en 2021 qui, d’après les concepteurs, atteindrait 800 km d’autonomie pour une recharge).
SUR LE SOLAIRE, DES AVANCÉES JUSQU’ICI TROP FRAGILES
Cependant, les voitures électriques, si elles se passent des arrêts à la station essence (et d’énergie fossile), requièrent un maillage de bornes et autres points de recharge sur les territoires afin de proposer une offre de recharge satisfaisante. L’avantage majeur des voitures solaires est qu’elles pourraient se passer de toute recharge dans la mesure où les batteries, le jour, emmagasineraient assez d’énergie pour permettre de rouler la nuit. Ceci leur offrirait un avantage commercial considérable face aux nouvelles technologies en développement, des voitures à hydrogène aux hybrides rechargeables.
Pour la concrétisation d’un projet de véhicule purement solaire, les défis technologiques tiennent autant au mode de captation de l’énergie solaire (panneaux solaires) que sa conservation (les batteries). À ce jour, les technologies existantes sur le marché sont encore insuffisantes. Toyota et Hyundai ont déjà lancé des modèles commerciaux proposant des panneaux solaires sur le toit, mais dont la puissance effective restait dérisoire par rapport aux besoins d’alimentation du véhicule. La Prius Hybride Rechargeable (combinant les énergies fossiles et la recharge électrique à une borne) de 2017, vendue 3 millions de yens (25 000 euros environ), proposait des panneaux solaires en option mais ne pouvant se recharger qu’à l’arrêt. De même, la distance que la seule charge par panneaux solaires pouvait couvrir était de 6 km selon Mitsuhiro Yamazaki, directeur à la division des systèmes à énergie solaire de NEDO.
LES ESPOIRS D’UN VÉHICULE VRAIMENT PROPRE
Toyota a donc lancé les premiers tests de ce nouveau prototype en juillet dernier, sans perdre de vue que l’autonomie totale de nos moyens de transport restera irréalisable pendant un moment. Mais des progrès sont manifestes, notamment dus à Sharp. Les panneaux solaires du prototype convertissent la lumière solaire en énergie avec un rendement de près de 34 %, ce qui est notable face au rendement moyen de 20 % des panneaux solaires du marché. Les cellules solaires ont une épaisseur de 0.03 mm et peuvent donc se placer sur davantage de surface du véhicule, comme les parties incurvées, le capot ou le hayon — cette fois, les batteries se rechargent en mouvement. Yamazaki assure que si la voiture est conduite quatre jours par semaine pour un maximum de 50 kilomètres chaque jour, il n’y aura pas besoin d’apport d’énergie supplémentaire à une borne.
Une des variantes du succès du véhicule sera aussi son bon fonctionnement dans différents climats. Les plus grands marchés potentiels pourraient naturellement être la Californie ou la Chine occidentale, mais NEDO doit évaluer si le véhicule pourrait convenir à des villes telles que Tokyo, moins ensoleillées — un argument déterminant dans la décision d’une production de masse, selon Makino.
Source/Daily Geek Show
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