PORT-AU-PRINCE – L’e—commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Me. Bedford Claude, a révélé avoir fait l’objet de pressions de la part du premier ministre de facto, Ariel Henry, suite à des mandats décernés contre de présumés assassins, dans le cadre du meurtre, le 7 juillet 2021, de l’ancien président de facto Jovenel Moïse, a-t-il dévoilé, ce 11 février 2022, sur son compte twitter, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

« Vous (Ariel Henry) m’avez convoqué ainsi que le ministre (Rockefeller) Vincent, à la primature, pour exercer des pressions sur nous, suite aux mandats que j’ai décernés contre les assassins », écrit Bedford Claude, .

« Vous nous avez demandé de vous mettre au courant de tous les mandats, qui doivent être décernés. Je vous ai dit de veiller à ce que les assassins ne se cachent pas derrière vous et quand je vous l’ai dit, je connaissais votre niveau d’implication. Justice pour Haïti. », ajoute-t-il.

Pendant qu’il était commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Bedford Claude a décerné, dans le cadre du dossier d’assassinat de Jovenel Moise, des mandats d’amener à l’encontre de plusieurs personnalités, dont l’homme d’affaires Samir Handal, des dirigeants politiques comme Paul Denis du parti politique Inifòs, Liné Balthazar du Parti haïtien tèt kale (Phtk) et des pasteurs protestants Gérald Bataille et Gérard Forges.

Ces mandats ont été dénoncés, dans l’opinion publique, comme étant des manœuvres de persécution politique.

Dans une correspondance, l’ex-commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Me. Bedford Claude, avait invité le premier ministre de facto, Ariel Henry à se présenter au parquet, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse, sur la base de révélations faites par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) au sujet de contacts téléphoniques entre Ariel Henry et Joseph Felix Badio, un des principaux suspects.

Peu de temps après, Claude a été démis de ses fonctions.

Avant de partir, l’ex-commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, a demandé au directeur de l’immigration et de l’émigration, Joseph Cianciulli, d’interdire au premier ministre de facto de quitter le territoire haïtien.

Dans un autre tweet, en date du lundi 7 février 2022, Bedford Claude a aussi déclaré que « les assassins sont au pouvoir », tout en dénonçant la violence politique caractérisée et le pouvoir autocratique, 7 mois après l’assassinat de Jovenel Moise.

Ces révélations surviennent après la parution de plusieurs articles dans des médias américains qui indexent Ariel Henry d’être de mèche avec les auteurs intellectuels de ce meurtre.

Le premier ministre de facto en Haïti, Ariel Henry, serait impliqué dans la planification de l’assassinat, le 7 juillet 2021, du président Jovenel Moïse, aurait déclaré le juge qui a supervisé l’affaire, Gary Orélien, selon les révélations de la chaîne américaine d’informations Cable news network (Cnn).

« Ariel (Henry) est lié et ami avec le cerveau de l’assassinat. Ils l’ont planifié avec lui. Ariel est le principal suspect de l’assassinat de Jovenel Moïse, et il le sait », aurait affirmé Orélien dans un enregistrement, obtenu par Cnn.

Cette version audio en question a également été obtenue par le média haïtien Ayibopost, qui l’a mise en ligne, dans un article publié sur son site Internet.

Ariel Henry aurait des liens étroits avec Joseph Félix Badio, l’un des suspects clés dans l’assassinat de Jovenel Moïse, selon Cnn.

Même son de cloche du journal américain The New York Times.

Le suspect Joseph Félix Badio est toujours en cavale, alors que d’autres suspects clés, comme Samir Handal, Antionio Palacios Palacios et John Joël Joseph, ont, par contre, été arrêtés, en terre étrangère.

Source/AlterPresse
Photo/Archives
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