PORT-AU-PRINCE – Le Commandant de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) Dimitri Hérard, a donné sa version du déroulement des faits lors de l’assassinat de l’ancien président de la République, Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021. Dimitry Herard a fait savoir que les troupes de renfort déployées étaient bloquées près de la demeure de l’ancien président et se sont repliées pensant que l’ancien chef d’État a été enlevé par des personnes se faisant passer pour la DEA. Ce rapport de Dimitry Hérard est parvenu le 10 juillet 2021 à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) dont la copie est parvenue à la rédaction de Vant Bèf Info ce mardi.

Plusieurs membres de la Sécurité présidentielle dont les membres de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) ont été placés en isolement suite à l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021. Le Commandant de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN), Dimitri Hérard a présenté son rapport au Coordinateur de la Sécurité Présidentielle, Jean Laguel Civil arrêté par la police Nationale d’Haïti sur le déroulement des faits de la date du 7 juillet 2021. Dans ce rapport acheminé à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), le Commandant de l’USGPN a confirmé avoir reçu des appels téléphoniques de la part de Jean Aguel Civil et a appelé à son tour, le chef des opérations de l’USGPN, Jacques Sincère qui était injoignable au téléphone, selon Dimitri Hérard.

Un résumé du rapport
Le responsable de sécurité présidentielle, Jean Laguel Civil a appelé le commandant de l’USGPN, Dimitri Hérard pour l’informer de la demande de renfort faite par l’ancien président Moïse. Dimitry Hérard appelle à son tour Jacques Sincère, le chef des opérations de l’USGPN qui était injoignable. Quatre minutes après, Jovenel Moïse a appelé Dimitri Hérard pour lui dire qu’il voulait de l’aide dans l’immédiat. En remplacement de Jacques Sincère, Dimitri Hérard a téléphoné à son assistant Ronel Chéry en demandant un maximum de renfort. Le renfort était arrivé au quartier de Pèlerin à 1h 46 am, a fait savoir M. Hérard.

Un pick-up de couleur blanche du Commissariat de Pétion-Ville (sans précision sur le numéro d’immatriculation dans le rapport, ndlr) s’était mis en travers de la route. Les agents à son bord ont fait savoir qu’il y avait une Prado Toyota de couleur beige qui paraissait suspecte à l’entrée de Pèlerin 3(toujours sans préciser le numéro d’immatriculation). Ils ont continué la route en compagnie de l’inspecteur général Vladimir Paraison dans la voiture de Dimitri Hérard, un Toyota Land Cruiser gris immatriculé DM 01108 alors que l’inspecteur Paraison se trouvait à bord de son véhicule Chevrolet Tao de couleur noire.

À 30 mètres du poste de police à l’entrée du domicile de Jovenel Moïse, plusieurs hommes armés habillés en noir ont passé l’ordre de reculer se faisant passer pour la DEA. Ils se sont repliés pensant que le président a été enlevé, affirme-t-il dans le rapport. Sur les lieux, Dimitri Hérard a fait savoir que ses appels vers Jovenel Moïse et sa femme Martine Joseph Moïse étaient sans succès. Le plus haut gradé de l’USGPN, M. Bastien Conrad qui se trouvait dans la résidence du feu président ne répondait pas non plus aux appels, s’est défendu Dimitri Hérard. Ce n’est que par la suite qu’il a expliqué à Dimitri Hérard qu’il a été maîtrisé, toujours selon les explications de Dimitri Hérard.

Le coordinateur de la sécurité présidentielle a encore téléphoné à Dimitri Hérard pour lui demander un rapport à 2h 00 am. Le directeur général de la Police Nationale d’Haïti, Léon Charles est arrivé sur les lieux en informant Dimitri Hérard que le président a été assassiné.

« C’est après avoir su que le président Jovenel Moïse était mort que j’ai pu comprendre que le président Jovenel Moïse n’était pas entre les mains des personnes se faisant passer pour la DEA et on a commencé avec les opérations de police afin de maîtriser les mercenaires » (cités par Dimitri Hérard). L’opération s’est déroulée sur la route de Pèlerin et près de l’Hôtel Kinam situé à Pétion-Ville.

Source/Vant Bèf Info (VBI)
Photo/Archives
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