VATICAN – Dans un message remis jeudi 28 mai aux évêques de République dominicaine actuellement en visite ad limina à Rome, le pape François a souligné que « l’indifférence des pasteurs de l’Église » face au problème des migrants « n’est pas admissible ».

La République dominicaine connaît actuellement un afflux de migrants venus de Haïti, l’autre État de l’île de Saint-Domingue, en quête de meilleures conditions de vie.

« L’Église doit collaborer avec les autorités civiles pour trouver des solutions aux problèmes des sans-papiers qui n’ont pas de permis de résidence ou de travail ou qui voient nier leurs droits élémentaires », a insisté le pape selon qui, « il est inexcusable de ne pas promouvoir des initiatives de fraternité et de paix » entre Saint-Domingue et Haïti.

Prises de position du cardinal Lopez Rodriguez

Début 2014, l’archevêque de Saint-Domingue, le cardinal Nicolás de Jesús López Rodríguez, avait fermement défendu une décision de la Cour constitutionnelle dominicaine, ôtant la nationalité à plusieurs centaines de miliers de Dominicains d’origine étrangère, notamment des milliers d’enfants d’Haïtiens.

En février 2014, il s’en était également pris vertement au P. Mario Serrano, un jésuite engagé auprès des migrants haïtiens, le traitant de « scélérat » et de « gauchiste ». Lors d’une rencontre des religieux du pays, il avait pris à partie le provincial des jésuites en République dominicaine lui intimant l’ordre de « fermer la gueule du P. Mario Serrano ».

Vu de Haïti, la nomination, quelques semaines plus tard, du Cardinal haitien Chibly Langlois, avait été perçue comme la volonté du pape Françoise de limiter l’influence du cardinal Lopez Rodriguez sur l’île.

« Un lien étroit entre l’évangélisation et la promotion humaine »

Le cardinal avait enfin, en septembre dernier, soutenu la demande de son gouvernement de demander le départ du représentant local du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Gonzalo Vargas Llosa, fils du prix Nobel péruvien, avait critiqué la politique dominicaine vis-à-vis des réfugiés.

Dans son texte aux évêques dominicains, le pape François par ailleurs salué les efforts déployés par l’Église dominicaine pour lutter contre le trafic de drogue et des êtres humains, la corruption, la violence domestique, l’exploitation des enfants et l’insécurité sociale qui causent de grandes souffrances au sein de la population. « Il existe un lien étroit, a-t-il souligné, entre l’évangélisation et la promotion humaine.»

Source/La Croix
Photo/Archives
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