Chris Osman, Chris McKinley, Kent Kroeker, Talon Burton

Après avoir été transféré aux Etats Unis où il ne fera face à aucune accusation criminelle, Chris Osman, l’un des huit étrangers lourdement armés arrêtés le 17 février en Haïti, est sorti de son silence via son compte Instagram. L’ancien militaire Américain, libéré grâce à notamment les autorités de son pays, révèle le rôle qu’ils ont joué durant leur passage en Haïti, dans un contexte de conflits entre les deux chefs de l’exécutif.

Dans un long post, l’Américain avoue que son équipe et lui étaient en Haïti pour fournir des services de sécurité à des gens ayant « des liens directs » avec le président Jovenel Moïse. Mais Osman allait vite découvrir, dit-il, que “la vie est plus étrange que la fiction et qu’elle est remplie de folles aventures.”

Apparemment, la publication dans laquelle il avouait être venu en Haïti pour assurer la sécurité d’un proche du président, n’est plus disponible sur son compte Instagram. Et son compte, qui était publique il y a moins d’une heure, a rapidement été étiqueté “privé”. L’image suivante est une capture d’écran réalisée par un membre de notre rédaction.

Aussi, l’homme qui remercie les autorités américaines, y compris l’ambassade des Etats-Unis en Haïti, pour leur support durant cette courte période, affirme avoir été, lui et ses compagnons, utilisés comme “des pions” dans une guerre ouverte entre Jovenel Moïse et son Premier ministre Jean-Henry Céant. « Nous avons été utilisés comme pions dans une guerre publique entre lui (Jovenel Moise, ndlr) et l’actuel Premier ministre haïtien », a-t-il révélé.

Rappelons que cette semaine, le Premier ministre avait révélé à un journaliste de CNN que ces hommes armés jusqu’aux dents étaient en fait engagés pour « dominer » son bureau et le parlement haïtien. Des accusations ayant fait couler beaucoup d’encre dans la presse locale et internationale.

Le gouvernement de son côté, face aux accusations de l’opposition, avait nié avoir engagé des mercenaires pour terroriser la population.

Sept des huit hommes ont été relâchés puis transférés dans l’après-midi du 20 février 2019 vers les États-Unis. La Présidence et la Primature ont toutes deux affirmé n’avoir pas été mis au courant de ce transfert pourtant, selon les autorités des Etats-Unis d’Amériques, coordonné de concert avec celles d’Haïti.

Source/Loop Haiti

Photo/Task & Purpose

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